Benoît Jacquet

Benoît Jacquet est architecte et théoricien de l'architecture, résident au Japon depuis 1999, il enseigne à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette (ENSAPLV) et à l'École spéciale d'architecture.

Né à Nancy en 1973, Benoît Jacquet passe son enfance en Algérie, à Constantine (1975-1980), puis à Nancy et à Besançon. Il étudie à l'École nationale supérieure d'architecture de Nancy (DEFA, 1994), à l'université technique supérieure d'architecture de Barcelone (ETSAB, 1994-1995) et à l'ENSAPLV (DPLG, 1998). Il s'intéresse ensuite à la question du paysage urbain (DEA « Jardins, Paysages et Territoires », EHESS, 1999) avant de se spécialiser dans l’étude de l’architecture japonaise à l’université de Kyoto, en tant que boursier du gouvernement japonais (1999-2005). Il soutient à l’université de Kyoto, en 2002, un mémoire de master sur l’influence du milieu dans l’architecture résidentielle de Shinohara Kazuo puis, en 2006, un mémoire de doctorat en ingénierie sur les principes de monumentalité dans l’architecture de Tange Kenzō. Chercheur post-doctorant (2006-2008) à l’université de Tokyo (laboratoire de Fujimori Terunobu), il soutient un second doctorat en architecture (2007) sous la direction de Jean-Louis Cohen et de Nicolas Fiévé, à l’université de Paris-8, Institut français d’urbanisme.

Benoît Jacquet a été chercheur associé au laboratoire de projet architectural et urbain du département d’architecture de l’université de Kyoto (1999-2006), au laboratoire « Architecture, Culture et Société » de l’université de Paris-8 (2002-2007), au laboratoire d’« histoire de l’architecture, de l’urbanisme et des technologies en Asie » de l’université de Tokyo (2006-2008) puis au Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie orientale (UMR 8155) au Collège de France (depuis 2007) et au laboratoire « Architecture, Culture et Société » HESAM-ENSAPLV. Élu maître de conférences à l'EFEO en 2008, il est responsable du Centre de l’EFEO à Kyoto jusqu'en 2017, où il suit le chantier du nouveau Centre entre 2011 et 2014. Il a été maître de conférences invité à l’université de Kyoto (Institut de recherches en sciences humaines, 2008-2019), à l'université de Hiroshima (faculté d'ingénierie, département d'architecture, depuis 2010), au Centre de projet du Worcester Polytechnic Institute à Kyoto (2018-2020), à l'université Tōyō (2021).

Les travaux de Benoît Jacquet concernent l’histoire, les théories et pratiques de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage au Japon. Partant d’une connaissance approfondie des doctrines de l’architecture moderne japonaise, son point de vue sur l’histoire de l’architecture japonaise s’inscrit dans une perspective épistémologique d’« histoire croisée » marquée par la dynamique des transferts culturels entre l’Occident et l’Extrême-Orient. Ses recherches portent sur l’étude des formes matérielles de l’architecture (de l’échelle domestique à l’échelle monumentale), saisies à partir du terrain et des documents d’archives.

D’abord attiré vers les représentations littéraires du paysage urbain, notamment dans le roman policier (DEA, 1999), Benoît Jacquet s’oriente vers l’étude du discours architectural et sur l’analyse des textes d’architectes en rapport à la conception et à la réalisation architecturales. Son travail de master sur les écrits de l’architecte Shinohara Kazuo (1925-2007) met en évidence l’influence des transformations des milieux physique et social sur la production du discours architectural (textes, dessins, constructions). Son étude de doctorat sur les principes de monumentalité dans l’architecture moderne et les premières œuvres de l’architecte Tange Kenzō (1913-2005) prolonge cette approche culturelle de l’architecture à une période cruciale pour la modernisation de l’architecture japonaise : des années 1930 à l’après-guerre. Il a ensuite étudié l'architecture d'avant-guerre et notamment la naissance de la théorie architecturale japonaise au début du XXe siècle, à travers la traduction de la première étude sur l'architecture japonaise réalisée par Itō Chūta (1867-1954), ainsi que sur une étude de l’architecture classique japonaise (XVI-XVIIe siècle) et son interprétation dans le discours des architectes modernes.

Ses recherches récentes sont orientées selon plusieurs axes: l'analyse des théories et pratiques architecturales contemporaines au Japon ; la préservation et la revitalisation du patrimoine architectural urbain à Kyoto ; le rapport à la nature dans la conception architecturale.