François Lachaud


Histoire des religions du Japon (bouddhisme, religion vernaculaire) ; histoire de l’art ; littérature japonaise ; histoire des échanges culturels et diplomatiques en Asie de l'Est.

Les recherches de François Lachaud sont consacrées à l'histoire du bouddhisme et de ses héritages dans la culture japonaise depuis la fin du moyen âge jusqu’à l’époque moderne. 

 

I- Bouddhisme et religion vernaculaire dans le Japon moderne et contemporain

F. Lachaud étudie les formes prises par l'acculturation du bouddhisme depuis l'époque d'Edo (1603-1868) jusqu'à aujourd'hui. Ce travail, qui associe recherches textuelles et pratique du terrain, s'interroge sur la relation entre les paysages et les identités religieuses ainsi que les différents imaginaires sociaux (retour des morts, histoire cultuelle de l'animal, représentations des peuples autochtones) aux origines de la constitution d'une religion vernaculaire fondée sur l'acculturation du bouddhisme normatif et l'incorporation de formes de croyances indigènes. Cette translation s'observe dans la translation des représentations artistiques depuis les beaux-arts réservés aux élites éduquées jusqu'aux images religieuses à destination des couches moins favorisées de la population – celles mises en valeur par le mouvement des Arts Populaires fondé par le philosophe de la religion Yanagi Muneyoshi / Sōetsu (1889-1961) – qui permet d'écrire une autre histoire des modes d'interaction entre le bouddhisme et la société japonaise. Ce travail, ouvert à un comparatisme limité, se fonde à la fois sur des enquêtes de terrain dans la région du Tōhoku et de Hokkaidō, ainsi que sur sur l'étude de textes et d'images où ces procès de vernacularisation se laissent plus facilement observer (représentations des enfers, Grands Disciples du Bouddha, revenants et fantômes, etc.). 


II- La Troisième voie : l'école zen Ōbaku à l'époque d'Edo (1603-1868)

F. Lachaud étudie le rôle du bouddhisme zen de l'école Ōbaku à l'époque d'Edo (1603-1868) transmis par des moines chinois. Ce travail, centré sur les académies informelles des moines éminents de l'école et des lettrés japonais, porte sur les artistes (religieux, peintres « amateurs », calligraphes, maîtres de thé, céramistes, etc.). Le Vieil Homme qui vendait du thé, (Cerf, 2010) a servi d’introduction à cet univers encore méconnu. À travers les peintres japonais les plus importants liés à l'école que furent Ito Jakuchū (1716-1800), Ike [no] Taiga (1723-1776) et sa femme (Tokuyama) Gyokuran (1727-1784), mais aussi d'outsiders liés au monde du Zen tels que Nagasawa Rosetsu (1754-1799), il s'agit de s'interroger sur le rôle dominant des grands établissements de cette école, à commencer par son monastère principal, le Manpuku-ji, dans la formation des artistes (peintres, sculpteurs, calligraphes, etc.), des lettrés, des amateurs de thé, ainsi que des collectionneurs. Cette école est également à l'origine d'une promotion de figures de la religion populaire chinoise telles Mazu qui connut un essor dans l'ensemble du Japon d'Edo. Fruit du hasard de la présence de moines érudits – entre religion et diplomatie officieuse – venus en exil depuis le sud de la Chine (du Fujian notamment) à la chute de Ming, cette renaissance atteste d'une curiosité et d'une hybridité artistiques et intellectuelles, qui demeurent l'une des caractéristiques du Japon contemporain en termes de religion, de création artistique et intellectuelle.

 

III- Empires d'Occident, empires d'Orient : interactions culturelles et religieuses en Asie orientale (1600-1900)

Si F. Lachaud étudie d'un côté la réception de la culture du bouddhisme et du goût chinois dans la société d'Edo, depuis le début des années 2000, il s’est tout particulièrement intéressé à celle des rencontres entre la civilisation japonaise, l'Occident et l’Eurasie depuis l’époque des Grandes Découvertes jusqu'à l’avènement de l'ère moderne. Cette étude interdisciplinaire se fonde sur un examen des sources - religieuses et profanes, iconographiques et textuelles - japonaises, chinoises, ibériques, italiennes, néerlandaises, russes ou françaises - et sur une collaboration avec de nombreux chercheurs venus de divers horizons. Un premier volume, Empires éloignés (EFEO, 2010) porte sur les formes de la rencontre entre l'Occident et le Japon entre 1550 et 1900 ; un second, Empires en Marche / Empires on the Move (EFEO, 2017) a traité des diverses modalités d’échange entre la Chine et l’Occident à la même période. Un troisième, D'un empire, l'autre / Empire to Empire (EFEO, 2021) était consacré plus spécifiquement aux échanges entre la france et le Japon projet. Un quatrième volume dirigé avec Micheal Bussotti – Interpreting Empires. Mastering Languages, Taming the World: Multilingual Dictionaries and Lexicons in East Asia (Paris: EFEO, 2023) – porte sur les dictionnaires et les lexiques élaborés par les empires d'Occident et leurs destins contrariés.  

François Lachaud
François Lachaud

Directeur d'études

Bouddhisme et civilisation japonaise
Buddhism and Japanese Civilization


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