Vincent Tournier

Vincent Tournier est maître de conférences à l'École française d'Extrême-Orient (EFEO) depuis janvier 2018.

Né en 1982, Vincent Tournier a d'abord étudié l’histoire et l’ethnologie à l'Université de Strasbourg, où il s’initia également au sanskrit, avant de rejoindre l'École Pratique des Hautes Études à Paris pour sa formation doctorale. Sa thèse de doctorat, préparée sous la direction de Cristina Scherrer-Schaub, fut soutenue en 2012. Une version revue et augmentée de cette monographie, intitulée La formation du Mahāvastu et le développement des conceptions relatives à la carrière du bodhisattva est parue en 2017 aux collections « Monographies » de l’EFEO. Elle valut à Vincent Tournier de recevoir le prix Colette Caillat en études indiennes de l’Institut de France (2018). 

Au cours de son doctorat, Vincent Tournier a effectué des séjours de recherche à l’université de Washington de Seattle, à l'International Institute for Asian Studies de Leyde (en tant que Gonda fellow) et à l'International Institute for Advanced Buddhology de Tokyo (en tant que JSPS fellow). Il a ensuite travaillé comme post-doctorant au Leiden Institute for Area Studies (2012-2013), avant d’être nommé Seiyu Kiriyama Lecturer in Buddhist Studies à la School of Oriental and African Studies de Londres, où il dirigea également le SOAS Centre of Buddhist Studies (2013-2017).

Les recherches de Vincent Tournier portent sur le bouddhisme indien, depuis l’époque ancienne jusqu’à l’avènement des traditions ésotériques. Historien et philologue, il considère tout particulièrement les sources épigraphiques et littéraires en sanskrit et en moyen-indien, qu’il confronte également aux données de l’iconographie. Ses publications portent notamment sur les thèmes suivants : la conception et le culte des buddha, arhat, et bodhisattva ; le processus de formation, de validation et de transmission des Écritures canoniques ; les pratiques et aspirations entourant le don d’images et les fondations pieuses ; les ordres monastiques et leurs interactions avec les laïcs et le pouvoir temporel ; la cosmologie et la représentation du passé.

Les sources considérées dans ces recherches se rattachent à un vaste espace allant du Népal à l’Afghanistan et au Sri Lanka, en passant par la vallée du Gange et le nord-ouest de l’Inde actuelle. Plus récemment, Vincent Tournier s’est plus spécifiquement intéressé à l’histoire du bouddhisme dans le Deccan, en particulier au Maharashtra, au Telangana, en Andhra Pradesh et au nord du Karnataka. Découlent notamment de cet intérêt pour l’Inde du Sud l’édition (avec Arlo Griffiths) du corpus Early Inscriptions of Āndhradeśa (http://epigraphia.efeo.fr/andhra) et celle, en préparation, des inscriptions du site sātavāhana de Sannati/Kanaganahalli, au Karnataka