Historique

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Les années indochinoises

L’École française d’Extrême-Orient est fondée en 1898 à Saigon, sous la dénomination originelle de Mission archéologique d'Indo-Chine. Créée sous la double impulsion des orientalistes de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et du gouvernement général de l’Indochine, les premiers veulent encourager le séjour de chercheurs sur le terrain en Asie – à l’instar de ce qui se fait déjà à Athènes, à Rome ou au Caire – le second souhaite la fondation d’une institution qui puisse prendre en charge l’inventaire et la préservation du patrimoine culturel indochinois. En 1900 la dénomination de l'institution est changée : elle porte désormais le nom d'École française d’Extrême-Orient. En 1902, le siège de l’École est installé à Hanoï avec pour missions scientifiques principales l’exploration archéologique, la collecte de manuscrits, la conservation des monuments, l’inventaire ethnographique des groupes ethniques, l’étude du patrimoine linguistique, sans oublier l’histoire de toutes les civilisations asiatiques, de l’Inde jusqu’au Japon. En appui à cette vaste ambition scientifique, une bibliothèque et un musée, devenu depuis Musée national d’Histoire du Vietnam, viendront bientôt compléter l’installation du siège. D’autres musées suivront : Da Nang, Saigon, Hué, Phnom Penh, Battambang, etc. En 1907, l’EFEO reçoit la charge de la Conservation du site monumental d’Angkor. Cette première période de l’École reste marquée par des collaborateurs prestigieux qui comptent toujours parmi les grands noms de l’orientalisme : Paul Pelliot, Henri Maspero, Paul Demiéville en sinologie ; Louis Finot, George Cœdès pour l’épigraphie indochinoise ; Henri Parmentier pour l’archéologie, Paul Mus, pour l’histoire des religions…

Le redéploiement

Après 1945 s’ouvre une nouvelle période pour l’EFEO. Malgré la guerre, et grâce à une volonté sincère de coopération scientifique avec les nouveaux États indépendants, ses membres vont poursuivre leurs travaux en Asie du Sud-Est continentale : ethnologie, études sur le bouddhisme, sur les langues, sur les littératures, et bien sûr archéologie, avec les grands chantiers de reconstitution des monuments d’Angkor par la méthode de l’anastylose. En 1957, l’École doit cependant quitter Hanoi, puis Phnom Penh en 1975. Elle met cette période complexe à profit pour élargir ses implantations et développer de nouvelles coopérations scientifiques. Dès 1955, en Inde, un centre permanent est ouvert à Pondichéry, pour conduire des recherches sur la littérature sivaïte et sur l’histoire de l’art du sud du pays, auquel sera plus tard adjointe une antenne à Pune. La fin des années 1950 voit aussi la mise en place à Jakarta d’un centre qui accueille des spécialistes d’épigraphie religieuse et des archéologues. À partir de 1968, au Japon, l’Institut du Hobogirin réunit à Kyoto des spécialistes de l’histoire du bouddhisme chinois et japonais tandis que, quelques années après, un centre est constitué à Chiang Mai consacré au bouddhisme sud-est asiatique. À cette période restent associés, parmi d’autres, les noms de Jean Filliozat pour l’indianisme, Rolf Stein pour la sinologie et la tibétologie, Bernard Philippe Groslier pour l’archéologie à Angkor, Charles Archaimbault pour l’ethnologie du Laos, Maurice Durand pour les études vietnamiennes…

L’EFEO au XXIe siècle

La fin des conflits et une relative stabilité politique en Asie du Sud-Est ont permis, à la demande des scientifiques locaux, la réinstallation de l’EFEO dans la péninsule indochinoise. Au Cambodge d’abord, en 1990, avec la restitution du terrain de Siem Reap par les autorités et la reprise de grands chantiers archéologiques à Angkor. Mais aussi, trois ans plus tard au Laos, puis à Hanoi où l’École dispose désormais d’un nouveau centre, équipé d’une bibliothèque, et mène des travaux d’édition (corpus épigraphique) et des recherches en histoire et en anthropologie. Ce retour sur son lieu de naissance n’a pas freiné la poursuite du redéploiement de l’EFEO. Redéploiement géographique : antennes à Kuala Lumpur, à Hongkong (Université chinoise), à Taipei (Academia sinica), à Tokyo et à Séoul, enfin un centre à Pékin en 1997. Redéploiement thématique aussi, avec un élargissement vers le  monde contemporain : étude de réseaux de commerçants indiens, histoire démographique récente des hauts plateaux de la péninsule indochinoise et question de l’intégration des populations minoritaires, nouvelles dynamiques religieuses en contextes chinois, thaï ou  indonésien, évolution des politiques patrimoniales… L’EFEO aborde le XXIe siècle en intégrant résolument les apports des nouveaux outils technologiques et en situant encore davantage ses travaux dans le cadre de la coopération internationale, asiatique et européenne notamment.

Actualité de l'EFEO
Visite du Directeur au Cambodge
Phnom Penh, Cambodge, 28 octobre 2022
Le Directeur, Nicolas Fiévé, est au Cambodge pour rencontrer les autorités cambodgiennes et les principaux partenaires scientifiques de l'EFEO au Cambodge.
 
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Contrats post-doctoraux EFEO 2023
13 octobre 2022

La campagne de recrutement des contrats post-doctoraux (de 3 à 12 mois) pour l'année 2023 vient d’être lancée. Elle se clôturera le 13 octobre prochain à 18h (heure de Paris).

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Allocation de terrain EFEO - 1er semestre 2023
13 octobre 2022
L'appel à candidature pour l'allocation de terrain EFEO du premier semestre 2023 est lancé. La date limite de dépôt des dossiers de candidature à l'allocation de terrain permettant aux étudiants en Master II et en doctorat d'effectuer un séjour d'étude en Asie dans un des centres de l'EFEO est le 13 octobre jusqu'à 18h (heure de Paris) pour un séjour dont le départ est à prévoir entre le 1er janvier et le 30 juin 2023.

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Conférence ''Le jardin, art et technologie''
Paris, France, 29 septembre 2022
Assistez à la 3e édition de "L’art des jardins dans les civilisations de l’Europe et de l’Asie orientale" sur le thème "Le jardin, art et technologie" organisée par Nicolas Fiévé, directeur de l’EFEO et directeur d’études à l’EPHE (CRCAO) et Sabine Frommel, directrice d’études à l’EPHE (HISTARA) !

Le jeudi 29 septembre 2022, au Collège de France (Salle 5, 11 place Marcellin Berthelot, 75005 Paris) EN SAVOIR PLUS
Présentation de ''Mémoires de Chine''
Paris, France,

Alain Arrault fait une présentation de "Mémoires de Chine - La collection Louis Finot". Il présentera les photographies d'archives issues de la collection Louis Finot et réalisées au début du XXe siècle au cours d'expéditions dans la province chinoise du Yunnan, qui jouxte le Vietnam.

Le 24 septembre à 18h à la librairie le Phénix à Paris

Sur inscription
Nouvelle parution

Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient 107 (2021), École française d'Extrême-Orient, Paris, 2022, 429 pages.


EN SAVOIR PLUS
XLIVe Seoul Colloquium in Korea Studies
Séoul, Corée du Sud, 08 septembre 2022

Le XLIVe Seoul Colloquium in Korea Studies, organisé par le Centre EFEO de Séoul, en collaboration avec la Royal Asiatic Society,  est animé par Manon Prud’homme, doctorante à EHESS sur le thème : "Development of Leisure Parks in Pyongyang : Symbol of a Changing North Korean Society".

À 18h (heure de Séoul), en ligne : s'inscrire auprès du Centre EFEO afin de recevoir les éléments permettant de se connecter.

Légende : Vue sur le parc d'attractions de Rungna depuis le parc Moranbong, août 2019  © Emilie Nahas.

Nouvelle parution

Mélanges à la mémoire de Pandit N.R. Bhatt.  Studies in Memory of Pandit N.R. Bhatt, sous la direction de Pierre-Sylvain FilliozatDominic GoodallPeter PasedachCollection Indologie 152,  Pondichéry : EFEO / IFP, 521 pages.

EN SAVOIR PLUS
Classics Day Prize 2022
Kyoto, Japon, 19 juillet 2022
Christophe Marquet, directeur d’études à l’École française d’Extrême-Orient, a été distingué le 1er juillet 2022 par le « Classics Day Prize », pour sa contribution à la diffusion de la connaissance de l’art japonais en France, à travers son enseignement, ses publications et le commissariat d’expositions.

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Prix Émile Senart de l'AIBL
Paris, France,

Le prix Émile Sénart de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, qui récompense les travaux dans le domaine de l’indianisme, a été décerné cette année à Hugo David pour son ouvrage Une philosophie de la parole : l’Enquête sur la Connaissance Verbale (Śābdanirṇaya) de Prakāśātman, maître Advaitin du Xe siècle, paru en 2020 aux Presses de l’EFEO