Le Baphuon : un siècle de restauration

Des années 1960 à ajourd'hui

Textes Pascal Royère : « Le Baphuon : un siècle de restauration », dans Angkor VIIIe– XXIe siècle, Mémoire et identité khmères, (Paris : Autrement, 2008)

« Le début des années 1990 est porteur d’espoir au Cambodge. Après la signature des accords de Paris, la population espère en une paix enfin palpable. À Angkor, les premières missions de reconnaissance de l’EFEO ont lieu dès 1989 et visent à épauler le pays pour dresser  un état de son patrimoine. L’accord de paix met en marche un processus électoral qui aboutit aux premières élections législatives de 1993. Dans la foulée des procédures d’inscription d’Angkor sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la conférence internationale de Tokyo verra naître le Comité international de coordination pour la sauvegarde d’Angkor. Sur le terrain, le Baphuon n’est plus qu’une énorme butte de terre couverte de broussailles et d’herbes folles. Le dépôt de pierres sculptées est englouti par la forêt et partiellement désorganisé par la troupe militaire cantonnée sur le temple. Sur la face nord, les soubassements épargnés par l’effondrement de 1943 n’ont résisté que peu de temps après le début des hostilités. Les deuxième et troisième étages de l’aile ouest ont à leur tour été endommagés par un spectaculaire glissement de terrain dont la plaie est aujourd’hui encore béante. Enfin il y a pis : la totalité des archives du chantier déposées dans les locaux de l’EFEO à Phnom Penh a été détruite lors des pillages qui ont suivi la prise de pouvoir des Khmers rouges à Phnom Penh en avril 1975. Jacques Dumarçay, dernier architecte français aux côtés de Bernard-Philippe Groslier sur le monument, étudie dès 1990 la faisabilité d’une reprise des travaux. »

Angkor

 

 © Autrement. Extrait de Angkor  VIII-XXI e siècles - Mémoires et identités khmères 2008.

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