Elisabeth Chabanol

Membre depuis 2001

Coréanologue, Élisabeth Chabanol, maître de conférences à École française d’Extrême-Orient, est responsable du Centre de l’EFEO à Séoul, république de Corée, et directeur de la Mission archéologique franco-nord-coréenne à Kaesong, république populaire de Corée (MEAE)

Diplômée en Histoire des arts de l'Extrême-Orient de l'École du Louvre, Élisabeth Chabanol entreprend des travaux de recherche consacrés aux tombes de « l'aristocratie » de la Péninsule coréenne et à leur signification dans l'histoire de la région, à la période des Trois Royaumes de Corée - Koguryŏ, Paekche, Silla ancien (début de notre ère - VII^e siècle). Ces travaux la conduisent à résider en Corée du Sud dès 1986, les données et documents historiques et archéologiques sur le sujet étant inexistants hors de la Péninsule.

Elle effectue d'abord des recherches sur le territoire de l'ancien royaume de Paekche (sud-ouest de la Péninsule coréenne), à Taejŏn, au Centre de Recherche du Paekche, qui dépend de l'université nationale du Ch'ungnam, et sur les sites proches des anciennes capitales. Son mémoire de maîtrise porte sur Un exemple de l'influence chinoise dans le royaume de Paekche : la tombe du roi Muryŏng (maîtrise d'art et d'archéologie, université Paris-IV, 1988, sous la codirection de Nicole Vandier-Nicolas et Flora Blanchon).

Elle poursuit ensuite les observations sur le terrain, en s'attachant aux sites de sépultures du royaume du Silla ancien (sud-est de la Péninsule coréenne), dont la capitale est Kyŏngju, en compagnie de chercheurs du Centre de recherche des biens culturels de Séoul et de Kyŏngju. Son mémoire de D. E. A. porte sur L'architecture des tombes en Corée à l'époque des Trois Royaumes : rapport de fouilles de Ch'ŏnmach'ong (D.E.A. d'histoire des religions et anthropologie religieuse, université Paris IV, 1990, sous la codirection de Michel Meslin et Flora Blanchon).

Commencée avec son mémoire de DEA, l'étude des tombes du Silla, centrée sur les sépultures situées à Kyŏngju, constitue le corps de sa thèse de Doctorat en histoire de l'Art, à l'université de Paris-Sorbonne (Paris IV), dirigée par Flora Blanchon et soutenue en mars 1998, intitulée : La mort en Corée à l'époque des Trois Royaumes. Les tombes du Silla. Elle mène cette recherche tout d'abord parallèlement à ses activités d'enseignement dans les universités coréennes, puis en tant que chercheur à la conservation du musée national de Kyŏngju. Ji Gon-gil, alors directeur du musée national de Kyŏngju, et Yoon Hyeung-won, archéologue, guident ses recherches sur le terrain.

Sa réflexion s'oriente ensuite vers la question de l'expansion territoriale de ce royaume de Silla qui s'est faite graduellement. En septembre 2001, lors de son entrée à l'EFEO, elle propose de développer le thème des modes funéraires de l'époque du Silla ancien dans la région du Yŏngnam en dehors de la capitale Kyŏngju au travers des sites récemment fouillés ou en cours de fouilles.

Dès 2003, poursuivant ses travaux sur les anciennes capitales de la Péninsule, elle étend ses recherches au nord de la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées, en particulier à la capitale du Koryŏ, Kaesong, en collaboration avec les archéologues et historiens de la National Authority for the Protection of Cultural Heritage (NAPCH) de république populaire démocratique de Corée. Cette étroite coopération scientifique se concrétise par la signature d’une convention liant l’EFEO et la NAPCH en 2005. Elle aboutit en 2011 à la création de la Mission archéologique franco-nord-coréenne à Kaesong (MAK), dirigée par Élisabeth Chabanol sous l’égide de la Commission consultative des Recherches archéologiques à l’étranger du ministère de l’Europe et des affaires étrangères sur la base des travaux de recherche effectués depuis 2003. Le projet relève d’une problématique historique et urbaine qui se rapporte aux enceintes et aux sépultures royales de la ville de Kaesong, capitale du royaume de Koryŏ (918-1392) et du tout début du royaume de Chosŏn (1392-1395, 1399-1405).

Parallèlement, elle a assuré la réouverture du Centre EFEO de Séoul en janvier 2002 et en assume depuis la responsabilité.