2- Le projet Mario MaregaSilvio Vita, professeur à l’université des langues étrangères de Kyōto et coordinateur des activités de la Scuola Italiana di Studi sull’Asia Orientale (ISEAS), est membre du projet Mario Marega (dir. par Ōtomo Kazuo) soutenu par la Bibliothèque apostolique vaticane et quatre institutions japonaises : l’Institut national de littérature japonaise, le Musée national d’histoire japonaise, l’Institut d’historiographie de l’université de Tōkyō, Les Archives historiques du département d’Ōita. Mario Marega (1902-1978) était un missionnaire salésien originaire de Gorizia (région du Frioul-Vénétie Julienne). Distingué japonisant, il est aussi le premier traducteur en italien du Kojiki (Récit des faits anciens, 712). En poste dans le nord de Kyūshū (département d’Ōita) durant les années 1930-1940, il a collecté plus de 10 000 documents administratifs, rédigés entre les années 1630 et les années 1860, portant sur le contrôle des mœurs religieuses et l’interdiction du catholicisme dans le Bungo, une province qui au XVIe siècle avait été évangélisée en profondeur par la Compagnie de Jésus. Avant la découverte de 2011, seule une fraction de ces documents (environ 10%) était connue par le biais de deux éditions de sources (1942 et 1946) établies par le prêtre frioulan. En 2020, une nouvelle édition de ces deux volumes, revue sur la base des originaux, a été publiée par Bensei shuppan. Le fonds de la Vaticane contient, outre ces documents de l’époque d’Edo, des notes du missionnaire et certains de ses manuscrits. Des recherches complémentaires, visant à mieux appréhender la figure de Mario Marega et à resituer sa collection dans son contexte historique, sont aussi menées dans d’autres fonds d’archives en Italie et à Ōita. Depuis fin 2013, les chercheurs italiens et japonais participant au projet s’emploient à classer, restaurer, numériser et faire connaître au public la richesse du fonds Marega qui offre des possibilités d’investigation dépassant amplement l’histoire du catholicisme dans l’archipel. Plusieurs symposiums et journées d’études ont été organisés à Rome, Tōkyō et Ōita. |