Articles
PETER STEWART
The Provenance of the Gandhāran "Trojan Horse" Relief in the British Museum
Le bas-relief du British Museum représentant l'épisode du cheval de Troie, probablement réinterprété comme correspondant à un récit bouddhique, constitue l'une des sculptures les plus célèbres de l'art du Gandhāra. L'on a assigné plusieurs lieux de provenance bien différents à cette pièce dont l'association supposée avec les sites de Mardān ou Chārsadda s'est profondément enracinée dans la littérature scientifique. Une analyse nouvelle portant, en particulier, sur la documentation dont on dispose sur le bas-relief permet cependant d'en établir l'origine, un puits près de Hund sur l'Indus. Malgré l'incertitude qui entoure toujours la provenance de bien des pièces de l'art du Gandhāra, il s'agit là d'une information précieuse pour quiconque cherche à contextualiser une sculpture telle que ce « Cheval de Troie ».
SELVAM THOREZ
Nouvelle mise en perspective d'un corpus de peintures awadhi occidentalisantes
Entre 1760 et 1795, profitant de l'affaiblissement des Moghols, l'Oudh connaît un fort développement, attirant de nombreux hommes d'affaires venus autant de l'aristocratie moghole que des corps militaires européens. Cette élite, férue d'art, de culture classique et de curiosités, contribue à l'épanouissement d'un style pictural brillant et hétéroclite, traversé de multiples influences.
Nous proposons ici de mettre en perspective un ensemble de peintures qui selon nous ont été réalisées en Oudh à cette période pour quelques mécènes amateurs d'iconographie européanisante. Aujourd'hui dispersées dans différentes collections, ces peintures n'ont jusqu'ici pas été rapprochées l'une de l'autre, alors que par leur thème et leur style, elles constituent un corpus homogène, plaidant pour une datation commune et un lieu d'exécution unique. Ces œuvres s'appuient de plus sur une approche chromatique originale, consistant à peindre le sujet principal avec des couleurs vives sur un fond noir.
Cette nouvelle mise en perspective permet ainsi de confronter ces peintures à leur modèle, d'évaluer les libertés iconographiques prises par leurs auteurs et d'examiner la question de leur datation.
HEDWIGE MULTZER O'NAGHTEN
Prajñāpāramitā dans le bouddhisme du Cambodge ancien
Seule représentation féminine du bouddhisme dans le Cambodge angkorien, la Prajñāpāramitā a, jusqu'ici, suscité peu d'intérêt de la part des chercheurs. Elle demeure discrète, et souvent dans l'ombre d'Avalokiteśvara, puisque le culte de la déesse n'y a jamais connu la même ferveur qu'en Inde. Cependant, alors qu'en Inde le nom renvoie essentiellement aux textes sacrés éponymes vénérés par les tenants du Mahāyāna, au Cambodge, il se réfère surtout à la divinité. Au Xe siècle, elle apparaît dans la statuaire comme dans les inscriptions, mais ce n'est que sous le règne de Jayavarman VII, à la fin du XIIe siècle, qu'elle aura rang de divinité principale. Suivant une évolution liée à l'essor du Mahāyāna pendant la période -angkorienne, les images de la Prajñāpāramitā se diversifient à partir du XIIe siècle, donnant naissance à de nouvelles formes iconographiques, inconnues en Inde. Cette étude, qui offre une présentation inédite de la Prajñāpāramitā, tant sous ses aspects artistiques que religieux, met aussi en lumière la primauté fondamentale accordée aux moyens d'atteindre l'Éveil dont elle incarne la voie transcendantale et suprême au sein des courants doctrinaux du bouddhisme Mahāyāna en faveur dans le pays khmer.
PAULINE SEBILLAUD & LIU XIAOXI
Une ville jurchen au temps des Ming (XIVe-XVIIe siècle) : Huifacheng, un carrefour économique et culturel
Le site de Huifacheng est occupé par les Jurchen Haixi entre le XIVe et le début du XVIIe siècle. L'étude archéologique de cette ville dévoile les modes de vie des Jurchen du sud de la province du Jilin au temps des Ming. Vivant dans des maisons dont la construction et le mobilier domestique sont issus de traditions locales, les habitants pratiquaient l'agriculture, la chasse et la pêche. L'analyse des modes de construction et de réfection des fortifications met en lumière la fonction militaire de cette ville à l'emplacement stratégique. L'étude de certains éléments de mobilier laisse deviner des influences culturelles apportées par les Jurchen Haixi du sud-est de la Russie et la persistance des pratiques chamaniques. Enfin, la découverte de porcelaines importées de l'empire Ming montre qu'il s'agit d'un site parfaitement intégré aux réseaux commerciaux de cet empire et met en lumière l'importance des liens des Huifa avec les habitants de la région de Fuyu, autre lieu important de découverte de porcelaines de Jingdezhen dans la plaine du nord-est de la Chine.
ARIANE PERRIN
The Image of the Deceased in Koguryŏ Funerary Art (4th-5th Centuries AD): A Comparison between the Ji'an (China) and Pyongyang (Korea) Regions
Cet article se propose d'étudier l'image du défunt dans les peintures murales des tombes du Koguryŏ sur les sites de deux capitales de cet ancien royaume, à savoir la région de Ji'an dans le nord-est de la Chine et la région de Pyongyang en Corée du Nord. Bien que les tombes de ces deux régions possèdent un répertoire iconographique similaire, son emplacement dans la tombe, son association avec d'autres éléments picturaux, ainsi que le style pictural révèlent des différences régionales distinctes. Fondée sur un corpus de vingt-sept tombes peintes où l'image du défunt apparaît, tout au moins en partie, cette étude montre que les tombes de la région de Pyongyang, site de la dernière capitale du royaume, sont associées à la classe des hauts fonctionnaires, comme le révèle l'emploi d'attributs de prestige et de pouvoir (siège sous un dais, paravent et coiffe). Ces éléments sont absents des tombes de la région de Ji'an, site de la seconde capitale du Koguryŏ. Par ailleurs, les scènes de procession, qui sont étroitement liées à l'image du défunt, n'apparaissent que dans les tombes de la région de Pyongyang.
Mercredi 26 avril une journée d'étude internationale en hommage à Dejanirah Couto, est organisée par Michela Bussotti (EFEO), François Lachaud (EFEO), Martin Ramos (EFEO) et Antonella Romano (EHESS-CAK), intitulée L'océan des savoirs : histoires à la croisée des mondes (XVIe -XIXe siècle).
Centre Alexandre-Koyré, salle de séminaire (5ème étage), 27 Rue Damesme, 75013 Paris
De 9h30 à 17h45
François Lachaud et Martin Ramos interviennent respectivement sur : Éloge de la curiosité : le monde des antiquaires dans l'Asie orientale et l'Europe modernes et Les réseaux catholiques dans le Japon des premiers Tokugawa (XVIIe siècle).

A l'invitation de l'EFEO, mardi 25 avril, le Professor Huang Chin-shing , Vice-Président de l’Academia Sinica (Taipei), prononce une conférence sur le thème « Sage' and ‘Saint': A Comparison Between Confucianism and Christianity in Terms of Canonization ».
De 16h à 18h, Maison de l'Asie, 22 avenue du Président Wilson, 75016 Paris
Entrée libre
Cette conférence est organisée par Paola Calanca (EFEO) et sera animée par Stéphane Feuillas (Paris 7) et Vincent Goossaert (EPHE).

Lundi 24 avril Valérie Gillet (EFEO) intervient sur le thème « La période obscure (the Dark Period) du pays tamoul entre les IIe et VIe siècles de note ère : mythe ou réalité ? »
De 11h à 12h30 (entrée libre)
Maison de l'Asie (22 avenue du Président Wilson, 75116 Paris, salon du 1er étage)
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Michela Bussotti intervient le 20 avril sur le thème « Généalogies d'un dictionnaire : les différentes versions du dictionnaire Chinois-Latin de Basilio Brollo (1648-1704) », dans le séminaire de l'équipe SPHERE (Sciences, Philosophie, Histoire - UMR 7219) Histoire des Sciences, Histoire du Texte, Université Paris Diderot.
Salle Rothko, 412B, Université Paris Diderot, bâtiment Condorcet, 4, rue Elsa Morante, 75013 Paris
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Le 8ème atelier NETamil se tiendra du 20 au 22 avril 2017 à Hambourg au Centre for the Study of Manuscript Cultures (CSMC). Le thème en est "Colophons, Prefaces, Satellite Stanzas".
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