Sa Majesté Norodom Sihamoni, |
© École française
d'Extrème-Orient 2007 Exposition virtuelle |
Extrait de l’allocution d’accueil de M. Jean Leclant secrétaire perpétuel Sire, C’est un éminent privilège, dont nous mesurons tous le prix exceptionnel, que la séance de rentrée de notre Académie des Inscriptions et Belles-Lettres soit honorée de Votre Auguste Présence. Prisonnier des Khmers rouges et détenu avec Vos parents de 1976 à 1979, vous êtes parti en exil en République populaire de Chine avant de gagner la France où, à partir de 1981, Vous avez été professeur de pédagogie artistique et de danse classique successivement au Conservatoire Marius Petipa, au Conservatoire Gabriel Fauré, puis au Conservatoire Mozart de la Ville de Paris. Président de l’Association académique khmère en France, puis Directeur général de la Société Royale khmère de cinématographie, Votre poste a été de 1993 à 2004 celui d’Ambassadeur du Cambodge auprès de l’Unesco ; c’est en cette qualité que Vous aviez bien voulu alors rendre une première visite à notre Académie dont je conserve très pieusement le souvenir. Membre en 2004 du Haut Conseil de la Francophonie, Vous avez été aussi nommé membre du Haut Conseil privé de Sa Majesté le Roi Norodom Sihanouk, puis, quand celui-ci a décidé de se retirer en octobre 2004, Vous avez été choisi comme Roi du Cambodge à l’unanimité des membres du Conseil du Trône. C’est ainsi à un francophone, à un francophile convaincu qui a longtemps séjourné en France, que j’ai l’honneur insigne de m’adresser. Il y a deux jours mercredi matin, à l’Ecole française d’Extrême-Orient, avenue du Président Wilson, a été dévoilée par Vous-même, en présence du Ministre François Goulard, délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, et du Professeur Franciscus Verellen, directeur de l’Ecole française d’Extrême-Orient, que nous avons l’avantage de compter au nombre des correspondants de notre Académie, une plaque constituant l’hommage de cette haute institution française de recherche « à Sa Majesté Norodom Sihanouk Roi du Cambodge, membre d’honneur de l’Ecole française d’Extrême-Orient depuis 1947, grand donateur ». Ce monument de reconnaissance exprime parfaitement les sentiments qui sont ceux de nous tous ici. Je ne mentionnerai ici que les plus récents travaux : la consolidation de la terrasse du roi lépreux et du perron de la terrasse Nord des éléphants au cœur d’Angkor Tom, l’étude du Khleang Sud, le vaste programme de restauration du Baphuon en cours de réalisation par M. Pascal Royère, à qui notre Académie vient de faire remettre le Grand Prix de la Fondation Prince de Polignac ; tandis que la base de ce temple-montagne avait été dégagée dès 1908, les travaux d’anastylose de ses trois étages, commencés en 1960, avaient été abandonnés en 1971 ; en février 1995, la reprise des travaux avait été inaugurée par Sa Majesté le Roi-Père Norodom Sihanouk ; la majeure partie du travail est désormais accomplie. Il faudrait encore tenir compte du sauvetage des manuscrits conservés dans les monastères, textes sur feuilles de latanier ou de papier chinois, en khmère ou en pâli, par l’équipe animée par Olivier de Bernon. De nombreux articles scientifiques, de gros volumes devenus des classiques constituent les témoignages mis à la portée de tous des trésors du Patrimoine mondial que constituent les monuments : temples, reliefs et textes du Cambodge – un énorme bilan associant nos deux pays. |