Liying Kuo

Le centre d'intérêt de Kuo Liying est le bouddhisme chinois considéré en lui-même, et dans ses rapports avec les autres croyances et religions du monde chinois, notamment en Chine continentale et au Japon, également dans ses interactions avec le monde indien et l'Asie centrale. La période qu'elle traite va du Ier au XIe siècle, c'est-à-dire du début de la transmission du bouddhisme en Chine jusqu'au moment où les manuscrits, les peintures et d'autres documents de Dunhuang furent murés dans la grotte 17 de Mogao, au tout début du XIe siècle. Ses recherches philologiques sur les textes canoniques et les manuscrits de Dunhuang et des temples bouddhiques au Japon s'accompagnent d'études sur le terrain, notamment sur les rites accomplis dans les temples de Kyōto et sur les sites archéologiques de Chine, Vietnam, Asie centrale et Inde. Elle s'attache à combiner le plus largement possible les indications des manuscrits, inscriptions, peintures et sculptures et autres données archéologiques.

Ses recherches sur les rituels de purification et confession, étapes fondamentales pour toutes les pratiques rituelles, montrent les innovations profondes survenues dans le bouddhisme chinois par rapport aux règlements monastiques indiens et aux sūtra traduits des langues indiennes dont il est idéologiquement l'héritier. Ces rites, une fois sinisés et codifiés, furent ensuite adoptés en Corée et au Japon où quelques nouvelles transformations intervinrent (1994, 1994a). Les innovations du bouddhisme en Chine sont souvent dissimulées. On ne les discerne que par comparaison avec les pratiques et textes indiens et tibétains correspondants. Le type même de ces innovations masquées est fourni par ce qu'on appelle les apocryphes chinois, textes composés directement en chinois mais qui imitent la forme et le style d'un sūtra indien (supposé transmettre directement l'enseignement du Buddha) pour avoir l'apparence d'être la traduction d'un texte indien authentique. Kuo Liying a donné une synthèse de ce genre de textes chinois (2000b). Elle a également analysé des aspects et contextes particuliers de la composition et de l'utilisation de certains importants apocryphes, tels le « Sūtra de divination pour le bon ou le mauvais karma » (1994b) ou le « Sūtra des noms de buddha-s » (1995a, 1995b, 1995c).

La transmission des images est aussi l'objet de ses recherches. Elle a consacré deux articles aux premières images bouddhiques transmises d'Inde et d'Asie centrale en Chine (1998e, 1998f). Sa familiarité avec les documents iconographiques et rituels japonais des XIIe-XIIIe siècles lui a permis de comprendre un rouleau de dessins de maṇḍala (aires rituelles) de Dunhuang et de trouver, en utilisant plusieurs manuscrits, le textes le expliquant (1998d et 2000a), un tantra (manuel de rites) des IXe-Xe siècles particulier à la région de Dunhuang où il a été rédigé (2004a).

Elle s'intéresse depuis à l'utilisation des formules de protection et de salut (mantra et dhāraṇī) caractéristiques du bouddhisme dit proto-tantrique et tantrique. La formule appelée « de la victoire du sommet crânien du Buddha » (Foding zunsheng tuoluoni / Buddhoṣṇīṣa vijayā dhāraṇī) occupe une très grande place dans le tantrisme indo-tibétain et sino-japonais. Cette dhāraṇī est inscrite sur toutes sortes de supports, notamment sur des colonnes et colonnettes en pierre, depuis son arrivée en Chine, vers la fin du VIIe siècle, du sūtra la contenant (2006a, 2012a, 2013). De là la pratique s'est répandue en Corée, au Japon et au Vietnam (2007). Le sūtra contenant la formule est également illustré sur les peintures murales de grottes de Mogao à Dunhuang aux VIIIe - Xe siècles. Chose rare et étonnante, la légende de sa transmission est également dépeinte dans deux grottes du VIIIe siècle à côté de l'illustration du sūtra lui-même (2012b).

Liying Kuo
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