Françoise Wang née Toutain

Bordeaux, 1961

Membre de 1992 à 2001

Françoise Toutain s'inscrit à l'INALCO, ainsi qu'à Nanterre, au cours de sanskrit de Ch. Malamoud, qu'elle suivra pendant deux ans. En 1984, elle obtient à l'INALCO une maîtrise en langue chinoise, un diplôme supérieur en langue tibétaine ainsi qu'un DULCO en langue tamoule. Après un DEA en langue chinoise obtenu en 1985 à l'INALCO, elle entre en septembre 1989, comme ingénieur d'études, dans l'équipe de recherches EPHE/IV-CNRS sur les manuscrits de Dunhuang. En mai 1992, elle soutient à Paris-VII sa thèse de doctorat nouveau régime en chinois sous la direction de M. Soymié : Ksitigarbha en Chine (VIe siècle -XIIIe siècle). Genèse d'un culte populaire. Tout au long de cette période, elle effectue plusieurs séjours en Inde et en Chine, ainsi qu'au Tibet.

En novembre 1992, elle entre comme chargée de recherches à l'EFEO. En 1997, elle est envoyée comme représentante de l'EFEO à Taiwan, dans le centre de Taipei, au sein de l'Institut d'histoire et de philologie de l'Academia Sinica.

Sa recherche a pour axe central l'étude du bouddhisme dans les deux aires géographiques que sont la Chine et le Tibet. Dans un premier temps, le domaine chinois a été privilégié et plus particulièrement la période médiévale, avec l'étude des documents de Dunhuang, datant du Ve au Xe siècle. En participant au catalogage du fonds chinois conservé à la Bibliothèque nationale de France, travail accompli dans le cadre de l'équipe de recherche sur les manuscrits de Dunhuang, F. Wang a acquis une meilleure connaissance de ces matériaux. Cette étude l'a amenée notamment à s'intéresser aux apocryphes chinois.

Dans une seconde phase, elle a cherché à s'impliquer plus profondément dans les études tibétologiques, en travaillant sur les commentaires de l'Abhisamaya-alamkâra. Cet ouvrage, qui analyse les sûtra de la Prajñâpâramitâ, fut lui-même l'objet de nombreux commentaires, dont le plus important est très certainement celui de Haribhadra (VIIe siècle), le Sphutârtha. L'Abhisamaya-alamkâra et la plupart de ces commentaires furent traduits en tibétain, puis commentés à nouveau par les maîtres tibétains. Cette tradition herméneutique qui se développa au fil des siècles est encore bien vivante de nos jours dans les monastères tibétains.

Ce thème de recherche revêt également une grande importance pour l'étude du bouddhisme chinois à l'époque moderne. C'est en effet au début de ce siècle, lorsque se posa le problème du niveau de connaissance des religieux chinois et de leur formation que certains maîtres, dont Taixu, pensèrent qu'il était nécessaire de traduire l'Abhisamaya-alamkâra et ses commentaires. Les traducteurs s'appuyèrent alors sur la tradition tibétaine.

Lors de son séjour à l'Academia Sinica, F. Wang a également procédé à l'inventaire du fonds des livres tibétains conservés dans le département des livres précieux de la bibliothèque de l'Institut d'histoire et de philologie. Elle quitte l'EFEO au Ier octobre 2001 pour occuper un poste de chargé de recherche au CNRS.

Publications

1994

« Une peinture de Dunhuang conservée à la Bibliothèque nationale de France », Arts asiatiques 49, p. 53-69.

1994

« Le bol du Buddha. Propagation du bouddhisme et légitimité politique », BEFEO 81, p. 59-82.

1995

(Coauteur), Catalogue des manuscrits chinois de Touen-houang, Fonds Pelliot chinois de la Bibliothèque nationale de France, V, 2 vol., Paris, EFEO.

1996

« Le sacre du printemps : les cérémonies bouddhiques du 8e jour du 2e mois », dans Jean-Pierre Drège, éd., De Dunhuang au Japon. Études chinoises et bouddhiques offertes à Michel Soymié, Genève, Droz, p. 73-92.

1997

« La voix du Buddha se fait-elle de nouveau entendre en Chine ? », dans C. Clémentin-Ojha, éd., Renouveaux religieux en Asie, Paris, EFEO (Études thématiques, 6), p. 61-82.

1997

« Bouddhisme et naissance », dans Mélanges offerts au Vénérable Tchih Huyen-Vi, Paris, You-Feng éditions, p. 271-287.

1998

Le bodhisattva Ksitigarbha en Chine du VIe siècle au XIIIe siècle, Paris, EFEO (PEFEO, 185).

2001

Catalogue des manuscrits chinois de Touen-houang, vol. VI : Fragements chinois du Fonds Pelliot tibétain de la Bibliothèque nationale de France, Paris, EFEO.

 

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