Suzanne Karpelès

Paris, 1890 - 1968

Membre de 1922 à 1925 et de 1936 à 1941,
correspondant de 1926 à 1936

Suzanne Karpelès fait à l'EPHE, avec Sylvain Lévi, Alfred Foucher et Louis Finot, des études d'indianisme, couronnées en 1919 par l'édition et la traduction d'un texte bouddhique sanskrit et tibétain, le Lokeçvaraçataka.

Elle entre à l'EFEO en 1922. Sitôt arrivée à Hanoi, elle travaille à l'étude d'un texte pâli, déjà publié à Ceylan, la Kanikhâvitaranî, qu'elle collationne avec un manuscrit du Cambodge. En 1923, elle est envoyée en mission à Bangkok pour comparer un autre manuscrit du même texte et se perfectionner en langue thaï.

En 1925, S. M. le roi du Cambodge inaugure la Bibliothèque royale de Phnom Penh, dont Suzanne Karpelès est le premier Conservateur. La Bibliothèque royale relevant exclusivement des autorités du Cambodge, S. Karpelès n'appartient plus directement à l'École, dont elle demeure membre correspondant à partir de 1926. Sa nouvelle tâche consiste à recueillir, à classer, à conserver et à faire connaître les trésors philologiques de ce pays. En 1929, elle propose la fondation d'une institution pour l'étude du bouddhisme. L'Institut bouddhique, dont elle est le premier secrétaire général, est ainsi conjointement créé au Cambodge et au Laos en 1930. Dès lors, la Bibliothèque royale de Phnom Penh et la Bibliothèque royale qui est créée à cette époque à Luang Prabang reçoivent pour seules missions la collecte et la conservation des textes. Les deux antennes de l'Institut bouddhique se chargent de la publication et de la diffusion des ouvrages religieux.

En 1936, Suzanne Karpelès réintègre administrativement l'EFEO et devient, en détachement, secrétaire général de l'Institut bouddhique du Cambodge. Elle œuvre avec ardeur à l'amélioration des connaissances philologiques des jeunes religieux du Cambodge et, de ce fait, exerce une influence considérable sur la formation intellectuelle des Vénérables Chhuon Nath et Huos That, qui seront successivement Suprême Patriarche de l'ordre mahânikay du début des années 1950 jusqu'à 1975.

Victime des lois antisémites, Suzanne Karpelès est mise à la retraite d'office en 1941. Cette mesure est annulée à la Libération. Après sa retraite définitive, elle s'installe près de Pondichéry à l'ashram de Sri Aurobindo, au sein duquel elle enseigne la langue et la littérature françaises.

Sources

Arts asiatiques 3/2 (1956), p. 143-144 ; BEFEO 56 (1969), p. 1-3.


Publications

1919

« Lokeçvaraçataka ou Cent strophes en l'honneur du Seigneur du Monde par Vajradatta », JA 14, p. 357-465.

1919

Un doigt de la lune. Conte d'amour hindou, (trad. de l'anglais), Paris, Grasset, 297 p.

1924

« Six contes palis tirés de la Dhammapadatthakatha », Revue indochinoise 1-2, p. 1-30 ; 3-4, p. 205-234 ; 5-6, p. 323-350 ; 7-8, p. 11-44.

1925

« Un épisode du Ramayana siamois », in Études asiatiques 1, Paris, G. van Oest (PEFEO 19), p. 315-342.

1928

« An exemple of Indo-Khmer sculpture », Indian Art and Letters, n. s. 2/1, p. 28.

1934

« Sœurs quêteuses, frères quêteurs de la doctrine bouddhique, Stances traduites du pali », Extrême Asie (Saigon) 91, (sans pagination).

1948

« Un cas de droit maritime international en 1797 », BSEI n. s. 23/3-4, p. 125-131.

1948-49

Initiation à l'histoire de l'art hindou, Hanoi, Cours et conférences de l'EFEO, 66 feuillets.

1949

« Notules sur un manuscrit relatif à une ambassade birmane en Cochinchine », BSEI n. s. 24/1, p. 3-11.

 

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