Louis Finot

Bar-sur-Aube, 1864 - Toulon, 1935

Directeur de 1898 à 1904 et de 1920 à 1926,
par intérim de 1914 à 1918 et de 1928 à 1930

Louis Finot

Licencié en droit et en lettres, Louis Finot est admis à l'École des chartes en 1886. Il en sort deux ans plus tard avec le titre d'archiviste-paléographe. Il travaille dans un premier temps comme stagiaire (1890) puis comme sous-bibliothécaire à la Bibliothèque nationale (1892), et entreprend des études de sanskrit à l'École des hautes études auprès de Sylvain Lévi. Il obtient le diplôme en 1894. Il est ensuite nommé directeur-adjoint des conférences de sanskrit à l'École des hautes études, puis, en 1898, directeur de la Mission archéologique en Indochine, l'institution scientifique fondée par Paul Doumer qui deviendra en 1900 l'École française d'Extrême-Orient. Sa carrière est tracée : elle se confond désormais avec celle de l'institution naissante.

Confronté au terrain indochinois, sa première tâche est de parcourir tous les pays de l'Union en compagnie d'Antoine Cabaton et du Capitaine Lunet de Lajonquière, avant de revenir à Saigon pour y procéder à la mise au point de son programme et veiller à l'installation d'une bibliothèque et d'un musée. Pour cela, il prend modèle sur la Société des arts et des sciences de Batavia, la plus ancienne de toutes les sociétés scientifiques d'Extrême-Orient, dont il va étudier l'organisation et le fonctionnement sur place en août-septembre 1899.

Dès 1901, il signe dans le premier BEFEO un article sur « La religion des Chams » suivi d'un « Inventaire des monuments », une traduction, 18 comptes rendus et deux rapports d'activité. Il réunit à Hanoi, l'année suivante, le premier Congrès international des études d'Extrême-Orient.

Arrivé au terme de son mandat, le 31 décembre 1904, il est remplacé par Alfred Foucher à la direction de l'École, mais au lieu de regagner directement Paris, il parcourt le Siam, la Birmanie et l'Inde, avant de renouer avec l'enseignement. En 1907, il prend la charge de la chaire d'histoire et de philologie indochinoise à l'École des hautes études et au Collège de France, mais interrompt ses cours en 1914 pour assurer à nouveau la direction de l'École, pendant la mobilisation de Claude-Eugène Maitre. Il retourne aussitôt en Indochine, reprend son travail sur divers textes et inscriptions, rentre en France en 1918, mais, contre toute attente, se voit demander par l'Académie d'assurer à nouveau, deux ans plus tard (décembre 1920), la direction de l'École, qu'il assumera jusqu'en 1926. Il repart donc pour Angkor en compagnie de Victor Goloubew, afin de revoir le Bayon et Neak Pean, puis se rend à Bantey Chmar et visite plusieurs « gîtes d'étape ». Ce voyage lui permet d'acquérir la certitude que tous ces édifices ont été construits par un souverain bouddhiste. À partir de cette découverte, il rédige plusieurs articles (BEFEO 23, Études asiatiques I, BEFEO 25), qui permettront à Philippe Stern (1927) et George Coedès (1928) de dater leur construction au règne du Jayavarman VII.

En parallèle à ses activités archéologiques, Louis Finot entretient des relations étroites avec l'École de pâli de Phnom Penh et contribue, par l'intermédiaire de Suzane Karpelès, à la création de la Bibliothèque royale (août 1925). Il obtient la création du parc archéologique d'Angkor, qui bénéficie d'une surveillance plus active et d'une législation spéciale. Il crée par ailleurs une nouvelle collection de l'École : les « Mémoires archéologiques ».

Lorsque Léonard Aurousseau, le nouveau directeur de l'École, est contraint, pour raison de santé, de rentrer en France, où il décède, Louis Finot accepte une nouvelle fois d'assurer par intérim la direction de l'École et rejoint Saigon en 1928. Il est finalement remplacé en 1929 par George Coedès. Il s'embarque à Saigon en janvier 1930 pour s'installer à Toulon. Élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1933, il meurt deux ans plus tard.

Sources

Le Petit Marseillais, 23 mai 1935 ; Arts asiatiques 9/3 (1935), p. 121-152 ; BEFEO 35/2 (1935), p. 507-515 et 515-538 ; Cahiers de l'EFEO 3 (1935), p. 1-21 ; bibliographie dans BEFEO 35/2, p. 538-550.


Publications

1896

Les lapidaires indiens, Paris, Émile Bouillon (Bibliothèque de l'École des hautes études), 280 p.

1916

Notes d'épigraphie indochinoise, Hanoi, Imprimerie d'Extrême-Orient, 439 p., ill., [recueil d'articles publiés dans le BEFEO entre 1902 et 1916].

1917

« Recherches sur la littérature laotienne », BEFEO 17/5, p. 1-219.

1921

« Archéologie indochinoise » et « L'ethnographie indochinoise », BEFEO 21/1, p. 43-166 et 167-196.

1923

Les questions de Milinda, Milinda-Pañhha. Traduit du pali avec introduction et notes, Paris, Bossard (Les classiques de l'Orient, 8).

1925

« Lokesvara en Indochine », Paris, EFEO/Van Oest, (PEFEO 19), Études Asiatiques (1), p. 227-256, pl. 16-25.

1925

« Inscriptions d'Angkor », BEFEO 25/3-4, p. 297-407.

1926

(avec V. Goloubew et H. Parmentier), Le temple d'Içvarapura (Bantay Srei, Cambodge), Paris, EFEO (Mémoires archéologiques, 1), 140 p., 72 pl.

1928

« Nouvelles inscriptions du Cambodge », BEFEO 28/1-2, p. 43-80, pl. 1-5.

1929-32

(avec V. Goloubew et G. Codès), Le temple d'Angkor Vat, Paris, EFEO (Mémoires archéologiques, 2).

 

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