Robert Duquenne

Anvers (Belgique), 1943

Membre depuis 1986

Robert Duquenne débute des études d'histoire de l'antiquité et d'archéologie à l'université de Louvain et obtient le titre de licencié en philosophie et lettres sur présentation d'un mémoire : Romae et Augusto, consacré aux débuts du culte impérial.

Le sujet de ce mémoire, centré sur un aspect de la symbiose entre le monde romain et l'orient hellénisé, répondait à un intérêt encyclopédique. C'est dans la même perspective que R. Duquenne entreprend, sous la férule infaillible d'Étienne Lamotte, l'étude du bouddhisme. Il y voit a priori un lien, un commun dénominateur, entre les civilisations de l'Inde et de l'Extrême-Orient.

Arrivé au Japon en avril 1969, comme boursier du ministère japonais de l'éducation, R. Duquenne y trouve un terrain idéal pour l'étude de la propagation et de l'acculturation des traditions indiennes, dont les cultes populaires, comme l'érudition monastique, livrent de nombreux témoignages. C'est dans cette perspective qu'il s'attache plus particulièrement à l'étude du bouddhisme ésotérique, représenté au Japon par les écoles du Shingon et du Tendai : l'ésotérisme même de cette tradition en a fait un véritable trésor de témoignages sur de nombreux cultes, bouddhiques ou non, ayant eu cours dans l'Inde médiévale, et la principale source d'inspiration du syncrétisme shintô-bouddhique qui a prévalu au Japon jusqu'en 1873, et auquel la liberté des cultes, recouvrée en 1946, assure une nouvelle vitalité. C'est en tant que spécialiste du bouddhisme tantrique qu'il entre à l'EFEO en 1986. En poste à Kyôto, il compte parmi les rédacteurs du Hôbôgirin.

L'ensemble des articles de R. Duquenne est contenu dans des publications collectives et encyclopédiques. Ainsi les notices « Daizôkyô » (sur le canon bouddhique), « Fudô myôô » (Acala, personnage du « panthéon » ésotérique), « Hiei-san » (le Mont Hiei) et « Heian-jidai no bukkyô » (le bouddhisme japonais du VIIIe au XIIe s.) dans le Dictionnaire historique du Japon ; « Chûtai » (cour du lotus au centre d'un mandala), « Daiitoku » (Yamantaka) et « Daigensui » (Avaka, démon de la friche) dans le Hôbôgirin, également : « Pérégrinations entre l'Inde et le Japon : du 'Mont en Tête d'Éléphant' et d'autres montagnes sacrées », dans Fukui Fumimasa et G. Fussman, éd., Bouddhisme et cultures locales (Paris, EFEO, 1994).

Parallèlement à des articles pour le Hôbôgirin, R. Duquenne prépare actuellement l'étude d'un texte de pédiatrie indienne transformé dans sa traduction chinoise en un sûtra bouddhique (Dôjikyô : T. 1028), ainsi qu'une monographie sur le pèlerin et sculpteur Enkû (1632-1695).

Publications

1989

(avec H. Durt & M. A. Shigekazu Kimura), Art bouddhique japonais : sculptures et peintures de la préfecture de Hyôgo (VIIe-XIXe siècles), Bruxelles, E. Andersen, 169 p.

1997

« Mais qui est donc Ebisu ? », Ebisu 15, p. 7-11.

1999

Enkû, 1632-1695: Timeless Images from 17th Century Japan (Catalogue Description), Anvers, Etnografisch Museum.

1999

« Sons et lettres, vecteurs immédiats de la réalité révélée : l'héritage indien et l'héritage chinois chez Kûkai », Equinoxe, revue internationale d'études françaises (Kyôto) 17-18, p. 119-129.

2000

« La face cachée du soleil levant », BEFEO 87/2, p. 625-644.

 

Accueil EFEO