Le Baphuon : un siècle de restauration

Les années 1950-60

Textes Pascal Royère : « Le Baphuon : un siècle de restauration », dans Angkor VIIIe– XXIe siècle, Mémoire et identité khmères, (Paris : Autrement, 2008)

« À partir de 1943, le monument ne cesse de manifester des signes inquiétants de ruine qui augurent mal de l’avenir… Un énorme glissement de terrain entraîne l’angle nord-est des deux étages supérieurs, soit 20 mètres de hauteur de façade qui s’effondrent sur la plate-forme du premier étage. Il faudra six longues années pour parvenir à stabiliser la brèche ainsi ouverte à grand renfort de fascines de bois, de protections en feuilles de palme, de gradins en latérite, de butées en béton. De longues années au cours desquelles les incidents se multiplient sur la portion restante de la terrasse supérieure. L’instabilité devient générale et aboutit à un second effondrement en 1949, qui emporte une partie de l’aile sud de la façade est.
Henri Marchal entreprend alors la première ébauche d’une anastylose en remontant ces maçonneries afin de conserver son aspect à la façade principale du temple. Dans un évident accès de doute face aux circonstances, il note que " l’aspect actuel [du temple] relève plus d’un paysage de montagne que de l’architecture ". Mais la fin des problèmes n’est pas pour demain : en 1952, quelques mois seulement après la fin des remontages, la façade restaurée ne résiste pas aux poussées du remblai et s’effondre sur la galerie du second étage quelque dix mètres plus bas. »
« … Dans les mois qui suivent, les notes du conservateur signalent que le sauvetage du Baphuon ne peut être un succès qu’au prix de la construction de renforts sur les trois gradins qui devront être conçus comme des corsets enserrant le remblai. En filigrane, ces propos accréditent l’hypothèse d’une anastylose générale du temple, seule arme pour enrayer la disparition de ce fleuron du XIe siècle. Cette grande entreprise sera progressivement mise en place par Henri Marchal et Jean Laur durant les années 1950 puis, suite à une restructuration de la Conservation des monuments d’Angkor, prendra toute sa dimension à dater de 1960. »

Histoire :

Exposition virtuelle :

L'exposition virtuelle