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Japon
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Responsable : François Lachaud

École française d’Extrême-Orient
Tōyō bunko
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Japon
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PRÉSENTATION
Le bureau du Centre de l'EFEO de Tokyo le 14 mars 2011
Le bureau du Centre de l'EFEO de Tokyo le 14 mars 2011
Séisme au Japon
14 MARS 11
Le vendredi 11 mars 2011, le Japon a été frappé par un séisme inouï. De magnitude 9.0 (d’abord, elle était évaluée à 8.4 ; bientôt après rectifiée à 8.8, et trois jours après à 9.0), c’est le séisme le plus puissant que le Japon ait jamais connu après l’époque Meiji, période où l’observation des séismes a commencé. Tout le Nord du Honshū, du côté Pacifique, a été touché. Des tsunamis extrêmement hauts et violents (les instruments d’observation ont été cassés, de sorte qu’on n’a que des approximations) ont déferlé sur tout le littoral Pacifique au Nord d’Ibaraki, causant des dégâts dont le bilan reste encore impossible à établir, tant ils sont immenses, et tant le réseau de communication est détruit. Probablement plusieurs milliers, ou même plusieurs dizaines de milliers de morts et de disparus, d’innombrables maisons détruites, des dégâts économiques incalculables. Il y a eu aussi des accidents très graves dans des centrales nucléaires, qui continuent à faire craindre le pire. À l’heure actuelle (le lundi 14 mars, 21 h), la situation reste encore indécise.
Au moment du tremblement, je venais juste de sortir du bâtiment du Tôyô bunko, dans l’intention d’aller à une bibliothèque universitaire. Si c'était deux minutes plus tard, j'aurais été enfermé dans l'ascenseur. J'étais dans la rue, et je commençais à marcher. Et j'ai senti comme un vertige -- et puis je me suis réalisé que c'était un tremblement de terre. Cela a bougé beaucoup, lentement, et très longtemps (peut-être plus d'une ou deux minutes). Je n'ai pas pu continuer à marcher ; je suis resté un petit moment sur place, en me tenant à quelque chose. J'ai tout de suite téléphoné chez moi, mais déjà le téléphone ne marchait plus. Les voitures roulaient tout à fait normalement, et j'ai pris le bus en me décidant de rentrer chez moi. Quand j'ai descendu du bus, une seconde secousse est venue, qui était presque aussi importante que la première. Mais très curieusement, il me semblait que c'était un tremblement de terre de Tokyo -- non pas un qui a eu lieu quelque part loin de Tokyo.
En rentrant chez moi, j'ai allumé la TV et vu que c'était dans le Nord du Japon. Les dégâts dans ma maison était minimes, seulement quelques livres tombés par terre. Comparé à d’autres maisons de Tokyo, je crois que nous avons eu une grande chance. Depuis ce moment, nous vivons un temps particulier. Nous sommes tout le temps devant la TV, qui répète toujours les mêmes informations. Ou bien nous lisons ou écrivons des mails, qui viennent de partout (mais j’ai parfois du mal à envoyer les mails -- alors que le téléphone est rétabli à peu près pour Tokyo, et pour l'Ouest et le Sud de Tokyo). Ou bien nous sortons pour acheter des choses à manger... Dans les magasins, certains aliments sont complètement absents. Beaucoup de magasins sont fermés.
Les dégâts dans les centrales électriques font que l’électricité nous manque d’une manière dramatique. Depuis ce matin (lundi 14), le gouvernement a décidé de couper l’approvisionnement de l’électricité à tour de rôle dans différentes zones de Tokyo et dans ses environs (à peu près trois heures par jour). Cependant, les informations et les réalités ne s’accordent pas bien, et il y règne une grande confusion. On annonce que cette mesure continuera assez longtemps, au moins jusqu’à la fin du mois d’avril. L’Ambassade de France a envoyé des messages aux ressortissants français. Elle recommande notamment aux Français : « Compte tenu de ce qui précède (le risque d’un fort tremblement de terre et l’incertitude sur la question nucléaire), il paraît raisonnable déconseiller à ceux qui n’ont pas une raison particulière de rester sur la région de Tokyo de s’éloigner de la région du Kantô pour quelques jours. Nous déconseillons fortement à nos ressortissants de se rendre au Japon et nous  recommandons fortement de reporter tout voyage prévu. »
J’ai toute ma famille à Tokyo, et je ne peux pas quitter Tokyo. Par contre, j’ai annulé le séminaire du bouddhisme qui était prévu pour le soir du 14. J’ai été au bureau de l’EFEO au Tôyô bunko, pour examiner les dégâts. Ceux-ci étaient minimes -- des livres éparpillés par terre (voir l’image en haut), l’écran de l’ordinateur tombé..., mais qui n’était pas cassé. Nous avons eu beaucoup de chance, sans doute parce que le bâtiment du Tôyô bunko, qui vient d’être achevé, est un bâtiment super anti-séisme.
Vue toute cette situation, il se peut que nos travaux ralentissent quelque peu dans les jours, et peut-être les mois qui vont venir. J’espère cependant que les choses iront mieux dans le futur.


 séisme au japon (mars 2011)