Conférences Histoire, Archéologie et société.no. 119
21 MARS 12
La notion d’“harmonie entre le Ciel et l’homme” dans la pratique judiciaire sous les Ming et les Qing et sa disparition à la fin de l'ère impériale
Sun Jiahong
Institut d’étude du droit, Académie des sciences sociales de Chine
La notion d’ « harmonie entre le Ciel et l’homme » (tianren he yi 天人合一) a eu une profonde influence sur l’évolution du système juridique chinois traditionnel, s’imposant petit à petit comme une de ses composantes majeures. Son rôle a notamment été déterminant dans le choix de procéder aux exécutions capitales au cours de l’automne et jusqu’au début de l’hiver (d’après le calendrier lunaire), tradition que l’on peut faire remonter à la description idéalisée de cette pratique incluse dans le Liji (禮記 Classique des Rites). Attestée sous les dynasties Han et Tang, elle a progressivement évolué vers la forme « classique » que lui ont donnée les Ming et les Qing : les Assises d’automne (qiuchaoshen 秋朝審). Ce long processus de maturation a débouché, au fil du temps, sur l’émergence d’une catégorie inédite de condamnés à mort, désignée par l’expression « attendre en prison [la confirmation de] la peine capitale » (jianhou sixing 監候死刑). Installée au cœur d’un système légal fort élaboré prônant le strict respect de la loi codifiée, la notion d’« harmonie entre le Ciel et l’homme » a permis de dégager la pratique judiciaire des seuls textes de loi et ainsi d’atteindre à un degré plus avancé de justice et d’équité. Pendant des siècles, ces formes anciennes de pensée et de pratique juridiques, qui ne distinguaient pratiquement pas entre les processus législatif et judiciaire, ont assuré leur fonction de régulation de la société. La disparition du régime impérial à la fin de la dynastie Qing a conduit à leur dissolution, marquant ainsi le terme de cette riche lignée juridique chinoise traditionnelle. À un siècle de distance, quel regard porter sur une telle tradition, en particulier dans ses dimensions réflexive et pratique ? Et comment considérer sa disparition d’un point de vue historique ? Telles sont les principales questions qui seront abordées au cours de la conférence.
Date : mercredi 21 mars 2012 à 14 heures 30Lieu : Université de droit et de sciences politiques de Chine, Campus de Xueyuan Lu,Haidian Qu, 25 Xi Tucheng Lu(中国政法大学学院路校区,海淀区西土城路25号) Salle de conférence de la Bibliothèque (图书馆会议室)Contact : Zhang Xiaoye (Université de droit et de sciences politiques de Chine,Institut d'étude des sources juridiques) Tél. : 58 90 82 75 (bureau) ; E-mail : xiaoyezhang0417@gmail.comLuca Gabbiani (EFEO) Tél. : 64 00 69 99 (bureau) ; E-mail : efeo2002@yahoo.com.cn
Sun Jiahong
Institut d’étude du droit, Académie des sciences sociales de Chine
La notion d’ « harmonie entre le Ciel et l’homme » (tianren he yi 天人合一) a eu une profonde influence sur l’évolution du système juridique chinois traditionnel, s’imposant petit à petit comme une de ses composantes majeures. Son rôle a notamment été déterminant dans le choix de procéder aux exécutions capitales au cours de l’automne et jusqu’au début de l’hiver (d’après le calendrier lunaire), tradition que l’on peut faire remonter à la description idéalisée de cette pratique incluse dans le Liji (禮記 Classique des Rites). Attestée sous les dynasties Han et Tang, elle a progressivement évolué vers la forme « classique » que lui ont donnée les Ming et les Qing : les Assises d’automne (qiuchaoshen 秋朝審). Ce long processus de maturation a débouché, au fil du temps, sur l’émergence d’une catégorie inédite de condamnés à mort, désignée par l’expression « attendre en prison [la confirmation de] la peine capitale » (jianhou sixing 監候死刑). Installée au cœur d’un système légal fort élaboré prônant le strict respect de la loi codifiée, la notion d’« harmonie entre le Ciel et l’homme » a permis de dégager la pratique judiciaire des seuls textes de loi et ainsi d’atteindre à un degré plus avancé de justice et d’équité. Pendant des siècles, ces formes anciennes de pensée et de pratique juridiques, qui ne distinguaient pratiquement pas entre les processus législatif et judiciaire, ont assuré leur fonction de régulation de la société. La disparition du régime impérial à la fin de la dynastie Qing a conduit à leur dissolution, marquant ainsi le terme de cette riche lignée juridique chinoise traditionnelle. À un siècle de distance, quel regard porter sur une telle tradition, en particulier dans ses dimensions réflexive et pratique ? Et comment considérer sa disparition d’un point de vue historique ? Telles sont les principales questions qui seront abordées au cours de la conférence.
Date : mercredi 21 mars 2012 à 14 heures 30Lieu : Université de droit et de sciences politiques de Chine, Campus de Xueyuan Lu,Haidian Qu, 25 Xi Tucheng Lu(中国政法大学学院路校区,海淀区西土城路25号) Salle de conférence de la Bibliothèque (图书馆会议室)Contact : Zhang Xiaoye (Université de droit et de sciences politiques de Chine,Institut d'étude des sources juridiques) Tél. : 58 90 82 75 (bureau) ; E-mail : xiaoyezhang0417@gmail.comLuca Gabbiani (EFEO) Tél. : 64 00 69 99 (bureau) ; E-mail : efeo2002@yahoo.com.cn