Conférences Histoire, Archéologie et société.no. 113
13 AVRIL 11
Suivre le maître dans la tombe ou l’origine de l’Etat
Alain TestartC.N.R.S
La mise à mort de serviteurs ou de suivants lors du décès de leur maître fut autrefois une coutume extrêmement répandue. Leurs corps étaient déposés dans la tombe du défunt et ils étaient censés continuer à le servir dans l’autre monde. De nombreux documents archéologiques, historiques ou ethnologiques témoignent de l’importance de cette pratique, qui n’était pas limitée aux rois et à leurs suivants, mais existait aussi dans des sociétés sans Etat qu’étudie traditionnellement l’ethnologie. En fait, cette pratique a été mal comprise : on y a vu une forme de « sacrifice ». Au contraire, on peut montrer que les motivations n’étaient pas religieuses, mais plutôt que le maître voulait garder avec lui, dans la mort et pour toujours, ses épouses, ses serviteurs ou ses esclaves. Souvent, ce furent les serviteurs eux-mêmes qui se portèrent volontaires pour suivre leur maître, entendant ainsi témoigner du caractère extrême de leur fidélité à son égard. Et l’on comprend que, pour un maître, avoir eu durant sa vie de tels hommes à sa disposition, avoir bénéficié du support de tels fidèles, c’était déjà détenir un grand pouvoir. Un pouvoir dans lequel nous verrions volontiers l’origine de l’Etat.
Date : Mercredir 13 avril 2011 à 14 heures 30
Lieu : Université normale de Pékin, bâtiment principal, aile B, salle 700A(北京市新街口外大街19号,北京师范大学,新主楼B座700A励耘学术报告厅)
Contact : Dong Xiaoping (Université normale de Pékin) Tél. : 58 80 82 78 (bureau). E-mail : dongxpzhh@hotmail.comMarianne Bujard (EFEO), Alain Thote (EPHE) Tél. : 64 00 69 99 (bureau). E-mail : efeo2002@yahoo.com.cn
Alain TestartC.N.R.S
La mise à mort de serviteurs ou de suivants lors du décès de leur maître fut autrefois une coutume extrêmement répandue. Leurs corps étaient déposés dans la tombe du défunt et ils étaient censés continuer à le servir dans l’autre monde. De nombreux documents archéologiques, historiques ou ethnologiques témoignent de l’importance de cette pratique, qui n’était pas limitée aux rois et à leurs suivants, mais existait aussi dans des sociétés sans Etat qu’étudie traditionnellement l’ethnologie. En fait, cette pratique a été mal comprise : on y a vu une forme de « sacrifice ». Au contraire, on peut montrer que les motivations n’étaient pas religieuses, mais plutôt que le maître voulait garder avec lui, dans la mort et pour toujours, ses épouses, ses serviteurs ou ses esclaves. Souvent, ce furent les serviteurs eux-mêmes qui se portèrent volontaires pour suivre leur maître, entendant ainsi témoigner du caractère extrême de leur fidélité à son égard. Et l’on comprend que, pour un maître, avoir eu durant sa vie de tels hommes à sa disposition, avoir bénéficié du support de tels fidèles, c’était déjà détenir un grand pouvoir. Un pouvoir dans lequel nous verrions volontiers l’origine de l’Etat.
Date : Mercredir 13 avril 2011 à 14 heures 30
Lieu : Université normale de Pékin, bâtiment principal, aile B, salle 700A(北京市新街口外大街19号,北京师范大学,新主楼B座700A励耘学术报告厅)
Contact : Dong Xiaoping (Université normale de Pékin) Tél. : 58 80 82 78 (bureau). E-mail : dongxpzhh@hotmail.comMarianne Bujard (EFEO), Alain Thote (EPHE) Tél. : 64 00 69 99 (bureau). E-mail : efeo2002@yahoo.com.cn