Conférence: Fabienne JAGOU
19 MAI 23
IMH-EFEO Lecture Series
“French Historical Research and the Modern Era”
2022-2023 - People(s), State(s) and Citizens in Crisis
Conférencière:
Prof. Fabienne JAGOU
Professeur agrégé, EFEO
Sujet:
The 13th Dalai Lama (1876-1933) as a Tibetan GloriousSovereign in Inner Asia
Date:
Vendredi 26 mai 2023 à 15h00
Lieu:
Salle de conférence 2, bâtiment des archives, Institut d'histoire moderne, Académie Sinica
Résumé:
La notion d'« union du politique et du religieux » (en tibétain, chos srid zung 'brel, lugs zung ou ordre conjugué/lugs gnyis ou ordre duel/tshul gnyis ; en chinois, zhengjiao he yi 政教合一) est généralement utilisé pour mettre en évidence la dynamique de la relation établie entre les Dalaï Lamas à Lhassa et les empereurs mandchous Qing à Pékin (1644-1912). Lorsque le roi bodhisattva entrait en relation avec un dirigeant étranger, l'interaction était dite personnelle et religieuse, et non officielle et institutionnelle. On l'appelait alors une « relation entre un maître spirituel et un protecteur laïc » (mchod yon) : le maître spirituel (mchod gnas) transmettait des enseignements à son protecteur laïc (yon bdag), qui, en échange, assurait sa protection ainsi que celui de son école et de ses monastères.Des études ont démontré comment les Mandchous et les Chinois cherchaient à profiter de la gémellité constitutive des hiérarques tibétains (spirituels et temporels) pour affirmer leur autorité sur le Tibet. Cependant, si l'ambition nationaliste du XIIIe dalaï-lama (1876-1933) d'affirmer son pouvoir temporel et les difficultés qu'il rencontra tant sur le plan national qu'international de 1913 à sa mort en 1933 sont bien attestées, ses efforts pour se manifester comme le temporel souverain du Tibet avant l'expulsion des troupes chinoises du Tibet (1912) sont généralement ignorés.C'est l'étude de cette période cruciale de 1904 à 1913 qui est proposée ici. L'exposé analyse la sacralisation du politique par les différents acteurs et leur appréhension de la double corporéité du souverain tibétain. Il ouvre une discussion sur la façon dont le 13e Dalaï Lama a redéfini son institution comme incarnant une suprématie sacrée. Pour illustrer ce point, nous nous intéresserons aux décisions et actions du Dalaï Lama et à leurs conséquences révélées par diverses sources : de son exil en Asie intérieure et en Chine (1904-1909) à son refus de signer un accord avec la Chine (1910 ), son exil en Inde britannique (1910-1913) et sa recherche de reconnaissance de sa souveraineté par les Britanniques, et aux représailles mandchoues, sa résilience et celle des Tibétains, et son organisation de la résistance tibétaine à la présence armée chinoise .
La conférence sera présidée par le professeur XIE Xin-zhe, chercheur adjoint, Institut d'histoire moderne, Academia Sinica
La conférence sera donnée en anglais. Entrée libre.
conférence
“French Historical Research and the Modern Era”
2022-2023 - People(s), State(s) and Citizens in Crisis
Conférencière:
Prof. Fabienne JAGOU
Professeur agrégé, EFEO
Sujet:
The 13th Dalai Lama (1876-1933) as a Tibetan GloriousSovereign in Inner Asia
Date:
Vendredi 26 mai 2023 à 15h00
Lieu:
Salle de conférence 2, bâtiment des archives, Institut d'histoire moderne, Académie Sinica
Résumé:
La notion d'« union du politique et du religieux » (en tibétain, chos srid zung 'brel, lugs zung ou ordre conjugué/lugs gnyis ou ordre duel/tshul gnyis ; en chinois, zhengjiao he yi 政教合一) est généralement utilisé pour mettre en évidence la dynamique de la relation établie entre les Dalaï Lamas à Lhassa et les empereurs mandchous Qing à Pékin (1644-1912). Lorsque le roi bodhisattva entrait en relation avec un dirigeant étranger, l'interaction était dite personnelle et religieuse, et non officielle et institutionnelle. On l'appelait alors une « relation entre un maître spirituel et un protecteur laïc » (mchod yon) : le maître spirituel (mchod gnas) transmettait des enseignements à son protecteur laïc (yon bdag), qui, en échange, assurait sa protection ainsi que celui de son école et de ses monastères.Des études ont démontré comment les Mandchous et les Chinois cherchaient à profiter de la gémellité constitutive des hiérarques tibétains (spirituels et temporels) pour affirmer leur autorité sur le Tibet. Cependant, si l'ambition nationaliste du XIIIe dalaï-lama (1876-1933) d'affirmer son pouvoir temporel et les difficultés qu'il rencontra tant sur le plan national qu'international de 1913 à sa mort en 1933 sont bien attestées, ses efforts pour se manifester comme le temporel souverain du Tibet avant l'expulsion des troupes chinoises du Tibet (1912) sont généralement ignorés.C'est l'étude de cette période cruciale de 1904 à 1913 qui est proposée ici. L'exposé analyse la sacralisation du politique par les différents acteurs et leur appréhension de la double corporéité du souverain tibétain. Il ouvre une discussion sur la façon dont le 13e Dalaï Lama a redéfini son institution comme incarnant une suprématie sacrée. Pour illustrer ce point, nous nous intéresserons aux décisions et actions du Dalaï Lama et à leurs conséquences révélées par diverses sources : de son exil en Asie intérieure et en Chine (1904-1909) à son refus de signer un accord avec la Chine (1910 ), son exil en Inde britannique (1910-1913) et sa recherche de reconnaissance de sa souveraineté par les Britanniques, et aux représailles mandchoues, sa résilience et celle des Tibétains, et son organisation de la résistance tibétaine à la présence armée chinoise .
La conférence sera présidée par le professeur XIE Xin-zhe, chercheur adjoint, Institut d'histoire moderne, Academia Sinica
La conférence sera donnée en anglais. Entrée libre.
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