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Responsable : Dominic Goodall

École française d'Extrême-Orient
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PRÉSENTATION
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Détail d’une inscription sur pierre à Sentalai
Détail d’une inscription sur pierre à Sentalai
La “Période Obscure” (IIIe-VIe siècles): une transition entre l'ère “ancienne” et l'ère “médiévale” en Inde du Sud ?
20 DÉCEMBRE 10
EFEO (19, Rue Dumas), Lundi 20 décembre 2010.
Très peu d'inscriptions et de restes archéologiques nous sont parvenus de la période qui s'étend du IIIe au VIe siècle de notre ère en Inde du Sud, définie ainsi comme une “longue nuit historique” ou comme la “période obscure” par Nilakantha Sastri dans son History of South India (OUP 1966, p. 144-145). Les raisons de cette rareté d'éléments provenant de cette période peuvent être multiples. Nilakantha Sastri, suivi par un grand nombre d'historiens, impute ce silence épigraphique et archéologique à la prise de pouvoir par les Kaḷabhra, mentionnés dans les tablettes de cuivre Pāṇḍya, Pallava et Cāḷukya. Mais ces souverains “malveillants”, à qui l'on attribue l'occupation de la péninsule sud indienne durant trois siècles, n'ont laissé ni inscriptions ni sanctuaires. Seul un texte bouddhique non daté et un texte Jain du Xe siècle  cités par Nilakantha Sastri) les mentionneraient. Ces remarques permettent de soulever la question même de leur existence, et l'on peut en outre interroger leur rôle dans les sources épigraphiques des trois dynasties majeures du sud de l'Inde au VIIe siècle. Ces allusions à la défaite des Kaḷabhras pourraient-elles apparaître comme participant du processus de légitimation des ces grandes dynasties, comme K. Veluthat (“Into the 'Medieval' – and out of it”, p. 37-38) semble le penser ? Ce dernier va même jusqu'à douter de l'existence de ces Kaḷabhras, et explique l'absence de données qui a poussé un grand nombre d'historiens à qualifier cette période d'obscure par le fait qu'il s'agissait d'une transition entre une “period of chiefdom-level organisations” et une “state society”. Mais bien que rares, des éléments appartenant à cette période ont été découverts. Historiens, épigraphistes, archéologues et philologues sont les bienvenus pour présenter des données sud indiennes qui pourraient contribuer à une meilleure compréhension de cette “période obscure”, ou pour analyser et questionner des notions considérées généralement comme acquises, telle que la prise de pouvoir par les Kaḷabhra ou le fait que cette période ait été dénuée d'activités sociales et culturelles.

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