Jacqueline Ver Eecke-Filliozat

Nogent-sur-Marne, 1942

Nommée membre en 1969

Fille de l'indianiste Jean Filliozat, Jacqueline Filliozat est confrontée très tôt à la culture indienne. Elle suit les classes du Collège français de Pondichéry tout en fréquentant l'Ashram de Sri Aurobindo où elle rencontre S. Karpelès qui va marquer sa vie. Elle s'initie aux diverses langues de l'Inde (tamoul, bengali, hindi, sanskrit) et à la danse de style bharatanâtyam qu'elle pratique quotidiennement une dizaine d'années dans la tradition d'un maître de Tanjore. En même temps que des études d'ourdou et de hindi à l'École des langues orientales de Paris en tant qu'auditeur libre, elle suit les cours de Ch. Vaudeville à la IVe section de l'École pratique des hautes études. Elle établit le fichier du fonds des imprimés indiens du Collège de France et s'exerce à la compilation en rédigeant quelques articles sur les littératures indiennes dans l'Encyclopaedia Universalis. Mais c'est en philologie bouddhique du Theravâda pâli qu'elle s'oriente finalement à 24 ans auprès du bouddhologue A. Bareau après avoir reçu les premiers rudiments au cours d'initiation au pâli par G. Martini.

Encouragée par un maître singhalais éminent, le Vénérable Walpola Rahula qui suit ses recherches pas à pas, elle prépare un diplôme en philologie pâlie à l'EPHE (IVe section) avec A. Bareau et entre à l'EFEO en 1969 comme chargée de recherche.

J. Filliozat lit une douzaine d'écritures indiennes et indochinoises dérivées servant à noter le pâli. Ses travaux désormais consacrés exclusivement à la philologie pâlie se développent en quatre thèmes de recherche :

- Éditions et transcriptions romanisées de textes pâlis paracanoniques inédits.

- Dépouillement systématique de documents manuscrits en pâli encore non catalogués dans les collections des bibliothèques européennes et asiatiques.

- L'art de l'enluminure des textes rituels avec sa Tabula ou Répertoire des textes pâlis dans les manuscrits illustrés de la péninsule Indochinoise constituant l'exemple abouti de sa recherche et de sa méthode.

- Codicologie pâlie. Création des outils de base : les écritures qui servent à noter le pâli, alphabet, étude des supports et des techniques, scribes et commanditaires, historiques des collections. Elle rédige le premier vocabulaire de codicologie pâlie. Ses travaux s'articulent sur ceux de ses collègues de l'École avec le catalogage des manuscrits pâlis du Fonds d'édition des manuscrits du Cambodge et l'étude codicologique de documents fondateurs d'écoles bouddhiques comme la « Lettre de Siam » à Sri Lanka.

Héritière d'une tradition d'humanistes, elle n'a de cesse de faire valoir la tradition scientifique de l'École. Elle installe la première banque de données informatisée de l'École pour la diffusion internationale des documents en pâli classés dans les bibliothèques européennes.

Publications

1976

Le Dasavatthuppakarana, Paris, EFEO (PEFEO, 108).

1980

Le Sihalavatthuppakarana (texte pâli et traduction), Paris, EFEO (PEFEO, 123).

« Une nouvelle lecture du Syâmasandesa de 1756 A. D. conservé au Malvattê Vihâraya de Kandi, Sri Lanka », in Mélanges offerts au Vénérable Thich Huyên-Vi, Paris, Éd. You-Feng.

2001
« Pour mémoire d'un patrimoine sacré. Les manuscrits pâlis du Cambodge à l'École française d'Extrême-Orient, BEFEO 87/2, p. 445-471.

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