Louis Malleret

Clermond-Ferrand, 1901 - Louveciennes, 1970

Nommé correspondant en 1936, membre de 1943 à 1949, directeur de 1949 à 1956

Jeune professeur de lettres, issu de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, Louis Malleret est détaché sur sa demande en Indochine et débarque à Saigon en 1929. Il est bibliothécaire à la Société des études indochinoises de 1930 à 1942, puis secrétaire général de 1942 à 1948. Il est nommé, en 1935, Conservateur du musée Blanchard de la Brosse (musée d'histoire du Vietnam) et un an plus tard, correspondant de l'EFEO, puis membre permanent en 1943.

À côté de ses travaux archéologiques, qui constituent la majeure partie de son ouvre, il s'est intéressé aux travaux, aux idées et à l'action des Européens qui, depuis le XVIIe siècle, se sont attachés à connaître et à faire connaître l'Indochine. Il publie en 1934 un livre sur l'exotisme indochinois dans la littérature française et rassemble une documentation sur Pierre Poivre, actif dans l'organisation du commerce des épices au XVIIIe siècle. Il publiera, à la fin de sa vie, une relation manuscrite de ce grand voyageur.

Il se consacre avant tout à l'exploration archéologique du delta du Mékong. La plus importante de ses découvertes reste celle du site d'Oc Eo, port de l'ancien Funan. Guidé par l'observation aérienne et par quelques trouvailles, il pratique des sondages, puis des fouilles, et met au jour cette civilisation dite d'Oc Eo, du nom du site où les recherches sont les plus fructueuses. Des objets enrichissent le musée de Saigon et le compte rendu des fouilles, accompagné de l'étude détaillée de tous les vestiges, constitue son ouvre maîtresse. La matière de son premier volume, consacré aux fouilles d'Oc Eo, constitue sa thèse pour le doctorat ès lettres d'État, présentée en 1949.

Dès 1949, il est appelé à la direction de l'EFEO. Il prend ses fonctions au centre de Hanoi, dans une atmosphère politique troublée, et organise la commémoration du cinquantenaire de l'École. Des accords bi-latéraux conclus, en 1949 et 1950, par le gouvernement français avec ceux du Cambodge, du Laos et du Vietnam, ont décidé que l'École devenait un organisme quadripartite et que ses biens, à l'exclusion des divers apports nationaux, seraient la propriété indivise des quatre États. Cette nouvelle organisation entraîne la décentralisation des instruments de travail et des collections de l'École concentrés à Hanoi. L. Malleret s'emploie donc à fonder des centres de recherche au Cambodge et au Laos.

Après les accords de Genève en 1954, la dissolution des services communs au Cambodge, au Laos, au Vietnam et à la France entraîne celle de la gestion quadripartite de l'École. L'EFEO reste à Hanoi au titre de centre annexe, alors que le siège de l'institution est transféré à Saigon, puis à Paris en 1956. Louis Malleret rejoint alors Saigon, puis rentre définitivement en France en 1957.

Sources

BEFEO 58 (1971), p. 4-15 ; BSEI 1 (1971), p. 11-20.


Publications

1934

L'exotisme indochinois dans la littérature française depuis 1860, Paris, Larose, 371 p.

1935

« Les anciennes fortifications et citadelles de Saigon », BSEI 4, p. 5-108.

1936

« Charles Lemire ou la foi coloniale », BSEI 4, p. 5-98.

1937-38

Musée Blanchard de la Brosse : catalogue général des collections (Arts de la famille indiennes, 1937, 190 p. ; Arts de la famille chinoise, 1938, 307 p.), Hanoi, Imprimerie d'Extrême-Orient.

1942

« Une tentative ignorée d'établissement français en Indochine au XVIIIe siècle : les vues de l'amiral Destaing », BSEI 1, p. 31-100.

1942

Pour comprendre la sculpture bouddhique et brahmanique en Indochine, Saigon, Portail, 117 p., 37 pl.

1947

(sous le pseudonyme d'André Gaudel), L'Indochine française en face du Japon, Paris, 240 p.

1959-63

L'archéologie du delta du Mékong, Paris, EFEO (PEFEO, 43), 4 vol. (1959, 1960, 1962, 1963).

1960

« Contribution à l'étude du thème des neuf divinités dans la sculpture du Cambodge et Champa », Arts asiatiques, 7/3, p. 205-230.

1968

Un manuscrit inédit de Pierre Poivre : les Mémoires d'un voyageur, texte reconstitué et annoté, Paris, EFEO (PEFEO, 65).

 

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