Claude Eugène Maitre

Louhans, 1876 - 1925

Membre de 1901 à 1908, directeur par intérim en 1904-05
et 1907-1908, directeur de 1908 à 1920

Après de brillantes études à Paris, au Lycée Henri IV, puis à l'École normale supérieure, Claude Eugène Maitre obtient une licence ès lettres en 1896 et une agrégation de philosophie en 1898. Lauréat, peu après, d'une bourse de voyage autour du monde attribuée par l'université de Paris, il visite l'Amérique du Nord, les Indes et l'Extrême-Orient. Ce voyage de dix-huit mois a une influence décisive sur son orientation : il s'attarde au Japon et se promet d'y revenir. Peu après son retour, en 1901, il est nommé membre temporaire de l'EFEO et quitte Paris pour se rendre d'abord en Indochine, puis au Japon. Là il consacre son temps à l'étude de l'histoire et de l'art anciens de ce pays, à l'époque de l'introduction du bouddhisme. Dans un article sur « L'art du Yamato » (1901), il étudie surtout le temple Horyûji : il s'attache à déceler les traces des inspirations chinoise, coréenne, indienne ou autochtone et les explique par la présence de corporations d'artisans étrangers venus former les artisans japonais. Il étudie également l'histoire des éditions du canon bouddhique en Chine, en Corée et au Japon, ainsi que la littérature historique japonaise.

De septembre 1904 à avril 1905, il est chargé d'exercer par intérim les fonctions de directeur de l'EFEO, en remplacement de Louis Finot. Nommé, l'année suivante, professeur titulaire de japonais, il continue son étude des textes historiques japonais et s'intéresse à l'histoire de l'Indochine et à l'instruction publique dans la colonie.

En avril 1907, il assure de nouveau les fonctions de directeur par intérim, en remplacement d'Alfred Foucher. Il doit faire face à la rétrocession à la France des provinces de Battambang, Siem Reap et Sisophon. A. Foucher étant rappelé à la Sorbonne, C. Maitre est nommé directeur titulaire en janvier 1908. Son mandat, renouvelé en 1913, ne prendra fin qu'en 1920, avec cependant de très longues interruptions, durant lesquelles Henri Parmentier et Louis Finot assurent l'intérim.

Lorsqu'éclate la guerre, il est à Paris. Mobilisé, il recevra à titre militaire la distinction de chevalier de la Légion d'honneur et la Croix d'officier de l'ordre de Léopold. En 1920, il renonce à repartir vivre en Indochine et ne sollicite pas le renouvellement de son mandat à la direction de l'École.

En 1923, il est nommé conservateur-adjoint du musée Guimet. Il entreprend la même année, avec la collaboration d'autres japonologues, la publication de la revue Japon et Extrême-Orient, qui, connaîtra douze fascicules. Il y publiera divers articles (dont certains signés Eugène Vergnaud), des traductions de poèmes et une chronique régulière.

Sources

Bio-bibliographie dans BEFEO 25 (1925), p. 599-624 ; Lettres de Claude Maitre, 1901-1917, 5 carnets manuscrits (1901-1903, Japon ; 1904-1907, Tôkyô, Hanoi ; 1908, Saigon, Hanoi ; 1909-1912, Hanoi ; 1912-1917), Hanoi/Paris, EFEO, 674 f.


Publications

1901

« L'art du Yamato », Revue de l'Art ancien et moderne 9/46, p. 49-68 et 9/47, p. 111-132, [tiré à part dans la collection Études d'art ancien et moderne, Paris, Librairie de l'Art ancien et moderne].

1902

« Notes de bibliographie japonaise, I, Une nouvelle édition du Tripitaka chinois », BEFEO 2, p. 341-351.

1903-04

« La littérature historique du Japon, des origines aux Ashikaga », BEFEO 3, p. 564-596 ; BEFEO 4, p. 580-616.

1904

« Chroniques : Les origines du conflit russo-japonais », BEFEO 4, p. 499-522.

1906

« L'enseignement indigène dans l'Indochine annamite », BEFEO 6, p. 454-463.

1909

« Note sur l'histoire de la cartographie indochinoise », préf. à Atlas de l'Indochine française de Chabert-L. Gallois, Hanoi.

1913

« Documents sur Pigneau de Béhaine, évêque d'Adran », Revue indochinoise 1, p. 1-16, 163-194, 521-536 ; 2, p. 323-350.

1925

« Une inscription japonaise de l'An 623 », dans Études asiatiques 2, p. 403-430.

 

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