Charles Carpeaux

Paris, 1870 - Saigon, 1904

Membre de 1901 à 1904

Charles Carpaux

Fils du célèbre sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux, Charles Carpeaux s'initie très jeune aux techniques du moulage et contribue à la valorisation de l'ouvre de son père (La galerie Carpeaux, 1894 et 1895). Parallèlement, il obtient un poste d'assistant au musée indochinois du Trocadéro, où Louis Delaporte, son conservateur, a rassemblé les moulages et les sculptures khmères ramenés de ses précédentes expéditions. Charles Carpeaux, inquiet sur son avenir et confronté à une situation familiale complexe (duel du 3 juin 1894), bénéficie d'une recommandation d'Albert Sarrault pour intégrer l'EFEO, dont il devient membre en octobre 1901. Il part alors rejoindre Henri Dufour à Angkor, afin de le seconder dans le dégagement du Bayon (septembre 1901 à juin 1902). Il participe ensuite, aux côtés d'Henri Parmentier, à une mission de prospection en Annam (mars-décembre 1902), qui permet de relever une soixantaine de monuments et d'engager des campagnes de fouilles à Dong Duong et à Mi Son (mars 1903). Il est alors nommé chef des travaux pratiques de l'EFEO (avril 1903).

En mars 1904, immédiatement après le chantier de Mi Son, il part retrouver Henri Dufour à Angkor, pour prendre part à la couverture photographique complète des bas-reliefs du Bayon, mais de fréquents malaises l'obligent à demander son rapatriement en France, ce pourquoi il rejoint Saigon. C'est là, en attendant le bateau du retour, qu'il est emporté en quelques jours par une nouvelle crise de dysenterie probablement compliquée de paludisme. Il a alors trente-quatre ans.

À l'occasion du retour en France de sa dépouille mortelle, une exposition est organisée à sa mémoire au Petit palais (juin 1905). Trois ans plus tard, sa mère publie la biographie de son fils, Les ruines d'Angkor, de Duong-Duong et de My-Son, qui rassemble les lettres, le journal de route et les photographies prises au cours de son voyage en Asie. Enfin, en mai 1934, un cénotaphe est érigé près du Bayon par Henri Marchal, Conservateur des monuments d'Angkor.

Ainsi, le décès précoce de Charles Carpeaux et l'aura de son nom sont associés au meurtre de Prosper Odend'hal (1904) et de Jean Commaille (1916) dans l'hagiographie de la nouvelle institution.

Sources

C. R. de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1902, p. 493 ; JA 10/4 (1904), p. 515-516 ; BEFEO 4/1-2 (1904), p. 537-538 ; BSEI 9/3 (n. s., 1934), p. 91-95 ; Brébion, 1935, p. 62 ; BSEI 27/2 (n. s., 1952), p. 181-191.

[Mme] Jean-Baptiste Carpeaux, Les ruines d'Angkor, de Duong-Duong et de My-Son, Paris, Augustin Challamel, 1908, 259 p., [Correspondance et journal de voyage de Charles Carpeaux].

Louise Clément-Carpeaux, La Vérité sur l'oeuvre et la vie de J.-B. Carpeaux, Paris, Nemours, 1934, p. 265-269.


Publications

1904

(avec H. Dufour), « Chronique. Note sur les travaux de la mission Dufour-Carpeaux à Angkor-Thom », BEFEO 4/4, p. 1142.

1910

(avec H. Dufour, J. Commaille et G. Codès), Le Bayon d'Angkor Thom. Bas-reliefs publiés par les soins de la Commission archéologique de l'Indochine d'après les documents recueillis par la mission Henri Dufour avec la collaboration de Charles Carpeaux, Paris, Ernest Leroux (ministère de l'Éducation nationale, ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts), 135 pl.

1913

(avec H. Dufour), Bas-reliefs publiés par les soins de la commission archéologique de l'Indochine d'après les documents recueillis par la mission Henri Dufour, avec la collaboration de Charles Carpeaux, 1. Galeries extérieures, 2. Galeries intérieures, Paris, Ernest Leroux, 32 p., 128 + 9 pl. & 135 pl., 8 pl.

 

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