Jules Bloch

Paris, 1880 – Sèvres, 1953

Membre de 1905 à 1908,
nommé membre d’honneur en 1939

Agrégé de grammaire, diplômé en 1905 de l’École des langues orientales (hindi et tamoul) et de l’École pratique des hautes études, où il avait reçu les leçons de Sylvain Lévi et d’Antoine Meillet, Jules Bloch se spécialise en linguistique indienne. Il est nommé pensionnaire de l’EFEO en 1905 et part en Inde pour deux ans. En 1910, après son voyage, il publie « Castes et dialectes en tamoul » qui illustre bien comment enquête sociologique et enquête linguistique doivent heureusement s’allier. Mais le plus grand fruit de son séjour en Inde est l’étude qu’il fait, à Poona, de la langue marathe, qui aboutit en 1914 à sa célèbre thèse La formation de la langue marathe. Dans ce travail pionnier appliquant pour la première fois à une langue indo-aryenne les méthodes de l’école de Meillet, J. Bloch met à profit les connaissances que l’on avait alors sur la diachronie de l’indo-aryen ancien et du moyen-indien pour aborder en profondeur le développement d’une langue indo-aryenne moderne. Dans son second grand ouvrage publié en 1934, L’indo-aryen, du Veda aux temps modernes, il décrit l’ensemble des langues de l’Inde en rapport direct avec le sanskrit, et le sanskrit lui-même, en toutes ses formes et avec ses connexions iraniennes. Dans le domaine des études dravidiennes, outre de nombreux articles, J. Bloch laisse un livre : Structure grammaticale des langues dravidiennes (1946), véritable grammaire comparée de ces langues. Philologue classique et linguiste de terrain, héritier de la tradition la plus classique de la grammaire comparée dont on a pu dire qu’il inaugurait la linguistique aréale, J. Bloch, directeur d’études à l’EPHE (Section des sciences historiques et philologiques, 1919-1951) avant de devenir titulaire de la chaire de langue et littératures sanskrites du Collège de France de 1937 à 1951, fut nommé membre d’honneur de l’EFEO en 1939.

Sources

Annuaire de l’EPHE, Section des sciences historiques et philologiques, 1954-55, p. 13-25 ; BEFEO 47/2 (1953) [paru en 1955], p. 353-368.

Bibliographie dans Recueil d’articles de Jules Bloch, 1906-1955, textes rassemblés par C. Caillat, Paris, Collège de France (Public. de l’Institut de civilisation indienne, 52), 1985.


Publications

1906

La phrase nominale en sanskrit, Paris, Champion.

1914

Un manuel du scribe cachemirien au XVIIe siècle. Le Lokaprakâça attribué à Ksemendra, Paris, Geuthner.

1919

La formation de la langue marathe, Paris, Champion [trad. en marathi en 1941 ; en anglais en 1970].

1925

« Le nom du riz », dans Études asiatiques publiées à l’occasion du 25e anniversaire de l’École française d’Extrême-Orient, Paris, G. van Oest (PEFEO, 19), p. 37-47.

1934

L’indo-aryen, du Véda aux temps modernes, Paris, Adrien-Maisonneuve, [version anglaise révisée par l’auteur et trad. par A. Master, Paris, Adrien-Maisonneuve, 1965].

1946

Structure grammaticale des langues dravidiennes, Paris, Adrien-Maisonneuve, [trad. anglaise en 1954].

1950

Les inscriptions d’Asoka, traduites et commentées, Paris, Les Belles Lettres.

1951

« Trois notes. 1. La prononciation de r en sanskrit. 2. Asoka et l’ardhamâgadhî : le couple gic/giγ. 3. À propos de Niya sarvi «tous» », BEFEO 44 [= Mélanges publiés en l’honneur du cinquantenaire de l’École française d’Extrême-Orient], p. 43-53.

1953

Les Tsiganes, Paris, PUF (Que sais-je ?, 580).

1963

Application de la cartographie à l’histoire de l’indo-aryen, publié par C. Caillat et P. Meile, Paris (Cahiers de la Société asiatique, 13).

 

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