In Memoriam Michèle Pirazzoli-t’Serstevens

Michèle Pirazzoli-t’Serstevens (1934-2018)

Le 25 juillet 2018 disparaissait Michèle Pirazzoli-t’Serstevens. L’EFEO rend ici hommage à cette immense spécialiste de la Chine qui, après avoir été conservateur des arts de l’Asie au musée Guimet pendant dix ans, inaugura en 1977, à l’École pratique des Hautes Etudes, la première chaire d’archéologie de la Chine ancienne en Europe. L’intime association de l’histoire de l’art et de l’archéologie, qu’elle a pratiqué sur le terrain bien en dehors de la Chine (Cambodge, Emirats arabes unis ; sultanat d’Oman…), ont donné à son enseignement une saveur particulière qui fut à l’origine de nombreuses vocations et caractérise ses nombreuses publications. Ce sont celles-ci qui ont fondé sa relation avec l’École française d’Extrême-Orient. Dès 1974, l’on y publie la thèse de Michèle Pirazzoli-t’Serstevens, La civilisation du royaume de Dian à l’époque Han d’après le matériel exhumé à Shizhai shan (Publications de l’École française d’Extrême-Orient, Paris, no 94). C’est la revue Arts Asiatiques cependant qui s’avère la plus emblématique des relations entre Michèle Pirazzoli-t’Serstevens et notre École : Michèle Pirazzoli-t’Serstevens fut membre du comité de rédaction d’Arts Asiatiques pendant plus de trente années et jusqu’à son décès, marquant l’orientation scientifique d’une revue associant les plus grands musées asiatiques français et le monde des études asiatiques. Elle y publia en 1994 un article qui fut traduit en anglais et repris dans une synthèse en chinois pour donner lieu à un volume d’hommage publié en 2006, dont le titre L’Autre en regard exprime la diversité des intérêts de cette très grande sinologue (Arts Asiatiques no 61). Tout récemment encore, elle a publié aux Belles-lettres, La Chine des Han, co-écrit avec Marianne Bujard, qui fut directrice d’études à l’EFEO jusqu’en 2011.

Nombreux sont ceux qui à l’EFEO ont reçu la nouvelle de sa disparition avec une émotion devant laquelle les mots s’effacent. Nous voulions la saluer une dernière fois.