Art,
archéologie et
anthropologie de l’Asie
12h15-13h30
Musée Guimet
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Hélène Bayou D’un statut l’autre :
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Pur reflet de l’évanescence de l’époque d’Edo, l’ukiyo-e, l’Image du Monde Flottant, ou plus exactement sa déclinaison xylographique, apparaît à son origine comme un archétype de l’image multiple, reproductible à l’envi et largement diffusée, généralement bon marché et de vocation publicitaire, du moins à ses débuts. De ce statut pour ainsi dire symbolique d’une imagerie éphémère, voire populaire (et parfois luxueuse dans le même temps), à ce titre autorisée à explorer les confins
de certaines libertés stylistiques, l’estampe japonaise acquiert lors de son voyage vers l’Occident, très tôt au milieu du xixe siècle, une tout autre dimension. Objet de curiosité puis de toutes les convoitises à la fin du xixe siècle, dont la fonction semble pérennisée par une volonté largement occidentale de réunir pour mieux classer, muséifiée en quelque sorte, vouée paradoxalement à être conservée alors que tel n’était pas son propos premier. Sera interrogé ici ce changement drastique de statut – de l’image éphémère à l’objet de collection – suscité par l’évolution du regard et du contexte culturel, puis analysées ses conséquences, à commencer par cette gageure qui consiste à tenter d’inscrire dans la durée un art de l’impermanence.
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